Les citoyens attendent toujours que les promesses du ministre délégué chargé des Collectivités soient concrétisées sur terrain. Daho Ould Kablia s'est engagé à reconstruire ce qui a été détruit et à aider les sinistrés. Une semaine après les inondations qui ont affecté la région de Dellys, 65 km à l'est de Boumerdès, la population estime qu'elle est toujours abandonnée ; en dépit des visites effectuées sur place par le wali de Boumerdès dont une en compagnie du ministre délégué chargé des collectivités auprès du ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, Dahou Ould Kablia. Une fois arrivés à Dellys, le décor est désolant : des routes encore jonchées de boue, une circulation difficile même pour les piétons. Des citoyens désabusés, voire désemparés, les traits tirés après une nuit passée à la belle étoile, s'affairaient plutôt mal que bien à déblayer les quantités de la boue mêlée à des troncs d'arbres charriés dans son élan dévastateur par la pluie diluvienne de dimanche dernier. Le vieux pont qui a cédé sous le poids des eaux en furie a été enseveli pour permettre aux véhicules de circuler. À une centaine de mètres, les ouvriers d'Algérie Télécoms éprouvent toujours des difficultés pour faire sortir leurs trois véhicules tombés dans un ravin de plusieurs mètres. L'accès est difficile et le terrain ne supporte pas le poids d'une grue indispensable à cette opération. En face, des jeunes continuent à vider une villa dont le rez-de-chaussée et le 1er étage sont toujours pleins de boue et d'objets divers. Des cadavres de moutons en état de décomposition sont évacués au milieu de nombreux passants et d'écoliers pressés de rejoindre leur école qui, elle non plus, n'a pas été épargnée par les inondations. À Sidi El Medjni, la mosquée est toujours sous la boue et de troncs d'arbres que des dizaines de pompiers aidés par des jeunes s'efforcent de dégager. Sur place, une grue mobile tente de se frayer un chemin pour accrocher un minibus enfoui sous terre. “C'est nous qui avons ramené cet engin”, affirme le propriétaire du minibus comme pour signifier que les autorités n'ont rien fait pour l'aider. Un citoyen nous aborde pour nous dire que “jamais, au grand jamais, Dellys n'a été touchée par une telle calamité due aux inondations. J'ai 57 ans et je n'ai jamais vécu d'aussi terribles moments !” nous déclare un citoyen désappointé. Il s'affairait à sauver ce qui restait à sauver de ses biens après que sa maison eut été envahie par la boue. Tous les habitants que nous avons apostrophés ont été unanimes à pointer un doigt accusateur sur les constructions illicites érigées sur les cours même des ruisselets qui traversent la ville. Cette situation a, selon nos interlocuteurs, fait que les cours habituels des eaux pluviales ont été déviés envahissant les maisons environnantes. Une conséquence, d'après eux, de l'inconscience et du laisser-aller, voire du laxisme des responsables à tous les niveaux qui ont laissé pousser ces bâtisses. C'est le cas, notamment du quartier de Sidi Medjni où l'on a d'ailleurs déploré la mort d'un citoyen, ou au quartier Berzig, qui a vu de nombreux citoyens s'enfuir la nuit juste au moment où les eaux déchaînées “frappaient” à leurs portes. Les citoyens sont unanimes : ce ne sont pas les inondations qui ont provoqué ces dégâts mais les autorités locales qui se sont succédé et qui ont fermé les yeux sur la prolifération des constructions illégales. Les citoyens attendent toujours que les promesses de Daho Ould Kablia soient concrétisées sur le terrain. Pour rappel, ce dernier s'était engagé à reconstruire ce qui a été détruit et à aider les sinistrés dont les habitations et les commerces ont été endommagés par les inondations. Les citoyens sinistrés disent attendre du concret. M. T.