Des milliers d'Irakiens réfugiés au Liban vivent dans la peur d'être forcés à retourner dans leur pays ravagé par la violence ou de rester sous les verrous pour une période indéterminée, selon un rapport de Human Right Watch. Pourrir ici ou mourir là-bas, c'est le triste choix des réfugiés irakiens au Liban. L'ONG accuse les autorités libanaises d'arrêter les réfugiés irakiens sans visa valable et de les détenir indéfiniment pour les obliger à retourner en Irak, à leurs frais. Ils seraient 50 000 dans une situation précaire et dont 580 sont en prison. L'ONG, qui dénonce cette situation et cet odieux marchandage, rappelle que le Liban n'est toujours pas membre de la Convention des Nations unies sur le statut des réfugiés de 1951 et qu'il n'a aucune loi concernant les réfugiés. Des centaines d'Irakiens sont renvoyés en Irak sans aucune protection. Human Right Watch a appelé le gouvernement libanais à accorder aux réfugiés irakiens un statut légal temporaire qui garantira au minimum un séjour renouvelable et des permis de travail, recommandant l'adoption de lois et des régulations sur le droit d'asile. Le Liban, qui compte 4 millions d'habitants, rappelle qu'il fait déjà face à un sérieux problème de réfugiés, en accueillant environ 400 000 réfugiés palestiniens, dispersés dans 12 camps de misère. Les Etats-Unis et les autres pays qui ont participé à l'invasion de l'Irak doivent partager le fardeau en assurant des solutions durables aux réfugiés irakiens au Liban, estime une source du gouvernement. D. B./Agences