“Comme tout réalisateur, je suis content d'arriver à l'avant-première de mon film Le Sultan de l'eau, je me réjouis plus par la présence du public qui s'est déplacé et s'est montré satisfait malgré les 120 mn de projection. Et les professionnels ont été également au rendez-vous”. C'est ce qu'a déclaré M. Belkacem Ouahdi à l'issue de la projection de son dernier né mercredi dernier à la salle Cosmos de Riadh El-Feth. Le film Le sultan de l'eau traite des souffrances des paysans face à la sécheresse ainsi que les conflits au sein des douars. Le scénario est co-écrit par Abderahamane Lounès et Abdallah Bouzida et inspiré du roman Gouverneur de la rosée de Jacques Roumain, décrit dans un style tragique, les thèmes de la vengeance, l'amour et de la paix. Les faits de l'histoire se déroulent dans une plaine d'un village de la région de Bordj Bou-Arréridj durant les années 1950. L'acteur Abdelhak, un jeune qui aspire à un avenir meilleur, refuse de condamner sa vie au travail de la terre et décide de quitter son village natal pour émigrer en France où il exercera divers petits métiers. De retour au pays, il retrouve son village souffrant de la sécheresse et décide, cependant, de concevoir un projet pour œuvrer à découvrir une source afin d'amener l'eau jusqu'aux terres infertiles. En même temps, le jeune Abdelhak tombe amoureux de Zohra, une fille native d'un camp adverse qui décida de le rejoindre pour l'aider dans l'œuvre de réconciliation entre les deux camps. Le travail de canalisation se fait, avec le temps, à un rythme rapide car tous les villageois ont fini par s'entraider et finalement l'eau arrive au village. Une grande fête est organisée pour célébrer cet événement, baptisé “La fête de l'eau”. Le mariage d'Abdelhak et Zohra a eu lieu à cette occasion. El-Hamel, ce jeune homme natif du camp adverse d'Abdelhak, demeure encore attaché à une ancienne vengeance. Il n'a pas accepté la réussite du projet de son rival et décide ainsi avec des complices d'agresser Abdelhak, pendant que ce dernier était en pleine besogne, il lui pointe son couteau à la poitrine. Peu de temps après, Abdelhak succombe à ses blessures. Les agresseurs tentent de prendre la fuite, en vain, car les villageois ont réussi à les attraper. Brisée par l'émotion, Zohra sèche ses larmes et lance à la face d'El-Hamel “Abdelhak n'est pas mort, il est dans mes entrailles, Abdelhak s'est réincarné dans la source dont il faut prendre soin si l'on veut servir la mémoire de celui qu'il a découverte”. Rappelons qu'en juin dernier, l'équipe de Belkacem Ouahdi n'allait pas faire ce film faute de moyens et d'argent. D'ailleurs, le réalisateur n'a pas hésité à rappeler que l'aide accordée par les pouvoirs publics ne représente que le 1/3 du devis du film et les sponsors étaient quasiment absents et “avaient autre chose en tête”. Hanafi H.