Dans ce nouveau dispositif, les sociétés de participations de l'état piloteront le processus de privatisation. L'organisation actuelle des capitaux marchands de l'Etat autour des SGP sera restructurée. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, interrogé hier en marge d'une rencontre sur la stratégie industrielle organisée par l'Union nationale des entrepreneurs publics à l'hôtel El-Aurassi, n'a pas voulu divulguer les détails, préférant peut-être donner la primauté au gouvernement qui se réunira mardi pour examiner le projet. M. Temmar affirme que même son département a été réorganisé “en fonction de la stratégie industrielle”. “Il y aura un redéploiement du secteur industriel public. Qu'en est-il réellement ? Nous allons voir avec le gouvernement”, répond M. Temmar, devant la presse. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements souligne que les groupes qui ont été mis en place ont achevé leur travail. Les travaux de ces différents groupes, en concertation avec les institutions et les opérateurs concernés, ont permis l'établissement de feuilles de route qui précisent la programmation des politiques à mettre en œuvre avec l'identification, des mesures institutionnelles à prendre, des mesures liées à la mise en place des infrastructures industrielles nécessaires et, enfin, des mesures d'incitation. “Les plans d'action ont été déjà lancés”, précise le ministre, en s'engageant à “faire le bilan chaque six mois”. Le programme de mise à niveau, par exemple, est en phase de montage et concernerait environ 2 000 entreprises. Des grands groupes publics, qui coifferont les filières à promouvoir, vont certainement remplacer les SGP. L'objectif est de faire émerger des sociétés commerciales efficientes et amorcer, ainsi, le processus de développement de champions économiques qui modifieront les conditions d'intégration de l'économie dans la sous-région. Dans ce cadre, la gouvernance des participations de l'Etat sera appelée à connaître un redéploiement sur la base de la séparation organique entre les fonctions de développement et de privatisation. Les champions publics seront appelés à nouer des relations de partenariat et des alliances stratégiques. En fait, certaines sources expliquent que le secteur public économique sera, une nouvelle fois, réorganisé autour de quatre catégories d'entreprise. Des sociétés de développement économique, des sociétés de promotion et de développement, les Sociétés de participation de l'Etat (SPE) et une société qui prendra en charge les entreprises vouées à la dissolution. La première catégorie concerne les entreprises qui coifferont les filières à promouvoir. Pour la pétrochimie par exemple, les partenariats se feront autour de l'Enip, pour les fertilisants, Pherphos sera au centre des alliances. Les sociétés de participation de l'Etat géreront le processus de privatisation. Une catégorie de sociétés gérera le portefeuille des entreprises insolvables. Pour rappel, le Chef du gouvernement, lors d'une conférence-débat organisée par la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, avait annoncé que les entreprises publiques “non solvables” seront dissoutes. Le ministre des Finances avait alors précisé que 120 entreprises n'ont pas de perspective de marché. Ce sont ces 120 entreprises qui seront dissoutes. Cette nouvelle restructuration sera-t-elle la bonne, d'autant qu'aucun bilan ne semble avoir été tiré des précédentes formules : Fonds de participations, holdings, et plus récemment SGP. Les travaux de restructuration du secteur public entrepris depuis le lancement des réformes économiques n'ont pas porté sur l'essentiel : constituer des entités viables et capables de synergie industrielle. Le mal est plus grand dans le secteur du BTPH où, à l'exception de Cosider, il n'existe pas d'entreprises d'importance nationale capables de se développer pour prétendre être un acteur crédible dans la réalisation des investissements publics. La répartition des EPE entre les différentes structures chargées de la gestion des participations de l'Etat a été faite de manière administrative, le critère de regroupement par secteur homogène d'activité étant la règle depuis 1995. La logique semble répondre davantage au besoin de faciliter le travail administratif qu'à développer la compétitivité. à noter qu'en marge de la rencontre, M. Temmar a indiqué à la Chaîne III que les entreprises publiques viables continueront à bénéficier de l'appui de l'état. Meziane Rabhi