Kosovars albanophones et Serbes n'ayant pas réussi à se mettre d'accord malgré quatre mois d'intenses tractations, cette province du sud de la Serbie peuplée à plus de 90% d'Albanais devrait proclamer son indépendance, le tout étant de savoir quand et dans quel cadre. La question est sur la table des ministres européens des Affaires étrangères. Les 27 veulent dégager une position commune, ce qui est presque acquis comme l'a expliqué le chef de la diplomatie suédoise Carl Bildt : “Je pense qu'il existe une unité virtuelle. Seul un pays reste très ferme et affirme ne pas pouvoir aller de l'avant sans une décision du Conseil de sécurité des Nations unies. Et je peux parfaitement comprendre cette décision. Le pays en question serait la République de Chypre.” Le Luxembourgeois Jean Asselborn appelle, lui, à ne pas agir dans la précipitation : “Nous devons éviter une déclaration unilatérale d'indépendance de la part des Kosovars et rester dans le processus et, à mon avis, il est possible d'attendre pour conclure ce processus jusqu'après les élections en Serbie, c'est-à-dire au début du mois de février.”. Moscou, de son côté, a mis en garde contre une reconnaissance unilatérale du Kosovo, soulignant que dans le cas d'une déclaration unilatérale d'indépendance et de la reconnaissance d'une telle indépendance, il y aura forcément des conséquences. “Il y aura une réaction en chaîne dans les Balkans et dans d'autres régions du monde”, a averti le ministre russe des Aaffaires étrangères. La Russie, qui a toujours refusé une indépendance du Kosovo qui ne serait pas acceptée par ses alliés serbes, tente de peser sur les discussions en cours à Bruxelles. À Pristina, le Premier ministre Agim Ceku veut aller vite, même s'il accepte l'idée de consulter les soutiens occidentaux sur la marche à suivre. “Nous pensons que le processus de la troïka et le plan Ahtisaari sont une base raisonnable pour une déclaration d'indépendance du Kosovo. Cette déclaration doit être immédiate et permanente”, a-t-il déclaré. Hashim Thaci, son très probable successeur à la tête du gouvernement, se veut plus modéré. Il insiste sur la nécessité d'une coordination avec l'Union européenne et se fixe pour échéance mars 2008 D. B./Agences