La lutte armée est “un droit légitime des Sahraouis”, a déclaré le secrétaire général du Front Polisario Mohammed Abdelaziz à l'ouverture du XIIe congrès de ce mouvement qui revendique l'indépendance du Sahara occidental annexé depuis 1975 par le Maroc. À l'occasion de son discours d'ouverture, lors du congrès du Front Polisario à Tifariti, dans les “territoires libérés du Sahara occidental”, en présence de plus de 1 700 délégués et de 250 invités étrangers, le président sahraoui a affirmé : “Nous menons une guerre de libération juste qui se poursuivra jusqu'à la réalisation de ses nobles objectifs, quel que soit le temps que cela prendra et quelles que soient les manœuvres des colonialistes, et quelles que soient les formes de lutte que les résolutions internationales autorisent.” Il a indiqué : “Ces résolutions légitiment notre combat pour défendre nos droits par tous les moyens, par la résistance pacifique et par la lutte armée.” Mohamed Abdelaziz a renouvelé l'appel du Polisario “à l'Onu, aux membres du Conseil de sécurité et aux membres de l'Union européenne, pour qu'ils assument leur entière responsabilité dans le règlement du conflit du Sahara occidental sur des bases justes et légales”. Le secrétaire général du Front Polisario a dit : “Le conflit maroco-sahraoui ne pourra trouver sa solution en dehors du cadre de l'Onu et de ses résolutions appelant à la décolonisation du Sahara occidental, ainsi que l'application du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.” Revenant sur les deux précédents rounds de négociations, qui ont eu lieu en juin et août à Manhasset, près de New York, il a déclaré qu'“ils n'ont pas servi les intérêts du gouvernement marocain qui espérait faire passer son nouveau projet” d'autonomie pour le Sahara occidental. Dans le même ordre d'idées, il a souligné que ces négociations “ont prouvé au monde que le cadre de la solution est onusien et que les deux parties sont le royaume du Maroc et le Front Polisario, représentant unique et légitime du peuple sahraoui”. Cela “a poussé le gouvernement marocain, dans un premier temps, à obstruer les négociations par l'entêtement et par la provocation patente, puis à tergiverser sur la date des rounds suivants”, a-t-il ajouté. Mohamed Abdelaziz a relevé que “le manque d'enthousiasme qui apparaît déjà à l'intérieur comme à l'extérieur du Maroc prouve que le projet dénommé autonomie interne est mort-né”, tout en expliquant que “l'histoire nous a enseigné que le conflit maroco-sahraoui ne pourra trouver sa solution en dehors du cadre de l'Onu et de ses résolutions appelant à la décolonisation du Sahara occidental, ainsi que l'application du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”. Cela étant, c'est la deuxième fois depuis sa création en 1973 que le mouvement indépendantiste tient son congrès dans les territoires libérés du Sahara occidental, après celui de 2003. Pour rappel, le Maroc et le Polisario observent depuis 1991 une trêve supervisée par les Nations unies, qui maintiennent dans ce territoire une force, la Minurso, pour l'organisation d'un éventuel référendum d'autodétermination. K. ABDELKAMEL/Agences