Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a indiqué hier en réponse au refus du Maroc de s'inscrire dans la légalité internationale et d'appliquer les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concernant le règlement du conflit du Sahara occidental, qu'« il n'y a pas d'alternative au référendum d'autodétermination ». Lajouad (territoires libérés du Sahara occidental) De notre envoyé spécial Dans un long discours prononcé à Lajouad, une région montagneuse située près de la frontière mauritano-sahraouie (1000 km au sud-ouest de Tindouf) où les tribus sahraouies rassemblées par le chahid El Ouali, une grande figure de la résistance sahraouie, ont convenu, il y a 34 ans, d'intégrer le Front Polisario et d'unir leurs forces pour combattre l'armée d'occupation marocaine, Mohamed Abdelaziz a prévenu que « le peuple sahraoui est prêt à toutes les éventualités », y compris celle consistant à mourir les armes à la main pour libérer les territoires sahraouis du joug colonial. Le leader de la cause sahraouie a indiqué que ni le « terrorisme » pratiqué quotidiennement dans les territoires occupés ni les violations massives des droits de l'homme commises par les forces armées marocaines n'auront raison des aspirations légitimes des Sahraouis. Mohamed Abdelaziz n'a d'ailleurs pas manqué de dénoncer l'« enlèvement » par la police marocaine, à Casablanca, au début de la semaine, de sept militants de haut rang du Front Polisario qui venaient quelques jours auparavant de visiter le siège du Mouvement pour l'indépendance du Sahara occidental qui se trouve en Algérie. Le secrétaire général du Front Polisario a une nouvelle fois appelé, à l'occasion, les Nations unies à intervenir pour faire libérer ces sept personnes. Le secrétaire général du Front Polisario qui a prononcé son discours à l'occasion de la célébration de la journée de l'unité nationale sahraouie qui a coïncidé cette année avec une rencontre annuelle, dans la même localité, de la communauté sahraouie établie dans les pays du Sahel, a indiqué que « le peuple sahraoui est plus fort que jamais et qu'il est décidé à arracher son indépendance ». Cette partie de son allocution a a été fortement applaudie par de nombreux jeunes sahraouis acquis à l'idée que seule la reprise de la lutte armée peut véritablement permettre au peuple sahraoui de recouvrer son indépendance. Devant un détachement d'une vingtaine de compagnies de l'Armée de libération du Front Polisario stationnées dans la première région militaire couvrant toute la région de Tiress, Mohamed Abdelaziz qui a prononcé son discours a tenu à souligner aussi la forte aspiration du peuple sahraoui à vivre en paix avec ses voisins, y compris avec le peuple marocain. Un peuple, a-t-il tenu à préciser, qui est brave, hospitalier et qu'il faut distinguer du pouvoir marocain. Comme pour joindre l'acte à la parole, le président de la RASD s'est dit tendre la main au Maroc, un pays avec lequel le Front Polisario veut entretenir, à l'avenir, une coopération basée sur le respect et l'intérêt mutuels et une relation de bon voisinage. Cela pour peu, a-t-il ajouté, que le royaume du Maroc aille dans le sens de la légalité internationale. M. Abdelaziz, qui était accompagné dans son déplacement dans la région de Tiress, où se trouve la localité montagneuse de Lajouad, par les plus hauts responsables civils et militaires du Front Polisario, a en outre souligné les liens forts unissant les peuples sahraoui et mauritanien et rendu un hommage appuyé à l'Algérie pour sa position courageuse et honorable adoptée à l'égard de la cause sahraouie.