Le président français Nicolas Sarkozy s'est rendu hier à Kaboul pour une visite éclair de cinq heures afin de réaffirmer le soutien de Paris à la reconstruction de l'Afghanistan et rencontrer les 1 600 soldats français présents dans le cadre de l'Otan. Dès son arrivée, le chef d'Etat a eu “un tête-à-tête confidentiel” avec le patron des soldats de l'Otan, le général américain Dan McNeill, pour faire le point de la situation en Afghanistan. Ensuite, il s'est entretenu avec son homologue Hamid Karzaï. Pour finir, M. Sarkozy a rencontré la délégation française. Pour sa première visite présidentielle dans ce pays, M. Sarkozy était accompagné de ses deux ministres de la Défense Hervé Morin et des Affaires étrangères Bernard Kouchner, arrivé de New Delhi, ainsi que de la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme Rama Yade. L'ancien ministre Jean François-Poncet et le philosophe André Glucksman font également partie du voyage. La présidence française a indiqué que Nicolas Sarkozy a tenu “à réaffirmer le soutien et l'engagement de la France au processus de stabilisation et de la reconstruction de l'Afghanistan”. Ces propos répondent indirectement à l'inquiétude exprimée jeudi par le président américain George W. Bush sur un départ de certains des 36 pays militairement présents en Afghanistan. Déjà, lors de sa visite à Washington le 7 novembre, le chef de l'Etat français avait assuré, dans un discours prononcé devant le Congrès, que son pays resterait engagé militairement en Afghanistan “aussi longtemps qu'il le faudra”. “Ce qui est en cause, c'est l'avenir de nos valeurs et celui de l'Alliance atlantique”, avait-il souligné, alors que l'Afghanistan est en proie aux violences des talibans les plus sanglantes depuis leur renversement fin 2001. Le président français voulait aussi voir ses troupes à trois jours de la fête de Noël. La France a déployé six Mirage à la base militaire aérienne de Kandahar, située au sud du pays, en soutien aux quelque 40 000 hommes de l'Otan, et devrait y rajouter en février trois avions Rafale. DJAZIA SAFTA/AGENCES