Le grand militant nationaliste et l'un des pionniers de la diplomatie algérienne Messaoud Boukadoum, de son nom de guerre Si El-Haouès, a été ravi à Dieu mercredi dernier à l'âge de 97 ans. Si El-Haouès fut l'un des fondateurs de l'Etoile nord-africaine et l'une des chevilles ouvrières dans la propagation des idées nationalistes parmi les jeunes de 1930 jusqu'à l'Indépendance. Il commença son militantisme alors qu'il était étudiant à l'université de la Sorbonne. Il fut comme toutes les figures marquantes de la Révolution algérienne un militant du PPA avant d'embrasser les idées indépendantistes du FLN. Il était parmi les encadreurs des manifestations du 8 mai 1945 lorsque il fut arrêté par l'armée coloniale, torturé et enfermé à la prison d'El-Koudiat à Constantine. Il n'hésita pas à se déshabiller pour montrer aux membres de l'Assemblée nationale française les sévisses dont il été victime alors qu'il était membre élu et représentant du PPA. Il fut, une seconde fois, arrêté et transféré au Sahara en 1956 avant de s'évader de prison. Sa carrière diplomatique fut entamée au sein du FLN à Madrid en 1957, avant d'être nommé secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du GPRA en 1958. En 1960, il fut muté à Belgrade. Dès l'Indépendance du pays, Si El-Haouès fut nommé ambassadeur à Dakar. Avant de s'éclipser totalement de la vie politique préférant vivre modestement parmi les siens à Skikda jusqu'à ce jour où il fut rappelé à Dieu. Si El-Haouès a été inhumé, dans sa ville natale d'El-Harrouch, à une trentaine de kilomètres de la ville de Skikda. Boukarine A.