Dans une conférence de presse hier au Caire après ses entretiens avec le président égyptien Hosni Moubarak, le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, a demandé aux dirigeants israéliens de “faire des gestes” afin de faciliter la création d'un “Etat palestinien moderne, démocratique et indépendant”, qui constitue, selon, lui la “meilleure garantie” de la sécurité d'Israël. Il a notamment déclaré : “J'ai dit à plusieurs reprises (...) que c'était le moment pour Israël de faire les gestes qui permettraient de prouver que la paix est possible, y compris sur l'arrêt de la colonisation, de l'implantation des colonies.” Et d'ajouter : “Notre position, elle, est constante, être un ami fidèle, ce n'est pas être un ami complaisant.” Il a également souligné à l'intention de ceux qui s'inquiètent, dans le monde arabe, de sa proximité affichée avec l'Etat hébreu qu'il voulait “être entendu dans toutes les capitales arabes sur ce discours (...) C'est ma position constante, et ça ne me gêne nullement de le dire ici au Caire”. Le président français affirmera : “J'irai en Israël au printemps (...) et je dirai à mes amis israéliens que c'est maintenant qu'il faut faire des gestes”, avant de préciser qu'il rendrait également visite, lors de ce voyage, au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour lui “dire que le futur Etat palestinien comprend Gaza”, actuellement contrôlé par ses adversaires du mouvement islamiste Hamas. Il insistera sur le fait que “la responsabilité internationale du monde, c'est de soutenir le président de l'Autorité palestinienne et non pas les terroristes”. Sûr de lui, il clamera : “La France n'est l'otage de personne. La France (...) elle, a des amis dans le monde arabe (...) et elle a des amis en Israël”, pour préciser que les deux Etats, palestinien et israélien, étaient “condamnés à vivre côte à côte et donc à vivre en paix”. Quant aux critiques qui lui sont adressées sur son amitié revendiquée pour Israël, Nicolas Sarkozy a cité en exemple le “succès” de la Conférence des donateurs de l'Etat palestinien organisée le 17 décembre dernier à Paris, qui a permis de récolter plus de 7,4 milliards de dollars, pour démontrer qu'il a son poids dans le monde arabe. En ce sens, il s'interrogera : “Est-ce que vous pouvez penser qu'une telle conférence aurait pu se dérouler à Paris si les principaux dirigeants des principales capitales arabes n'avaient pas confiance dans la loyauté et dans l'honnêteté de la France sur la création d'un Etat palestinien moderne, démocratique et indépendant ?” K. A./Agences