Sept Palestiniens sont morts hier dans la bande de Gaza dans des affrontements entre le Hamas et du Fatah. Ces violences surviennent juste après l'offre conditionnelle de dialogue lancé par le président palestinien Mahmoud Abbas. Parmi les victimes, on déplore un garçon de 12 ans et 2 partisans du Fatah, le parti du président palestinien, 1 policier du Hamas et 1 sympathisant du mouvement islamiste, selon des sources médicales et des témoins. Les heurts sont survenus alors que des activistes du Fatah célébraient, en bravant une interdiction décidée par la police du Hamas, le 43e anniversaire du lancement par leur mouvement de la résistance armée palestinienne. Ils ont également fait 45 blessés, ont ajouté ces sources médicales. Faute de pouvoir organiser des rassemblements, des activistes du Fatah à Gaza ont marqué l'anniversaire en allumant des bougies et des feux d'artifice. La police du Hamas a en outre annoncé avoir arrêté des “dizaines” de membres du Fatah soupçonnés d'être impliqués dans les heurts. Une vingtaine d'hommes masqués du Hamas ont arrêté chez lui un important dirigeant du Fatah dans la bande de Gaza, Ibrahim Abou El-Naja, avant de le relâcher deux heures plus tard, a indiqué sa famille. Les heurts ont éclaté peu après un appel lancé depuis Ramallah par le président Abbas, chef du Fatah, à “ouvrir une nouvelle page” avec le Hamas, à condition que le mouvement islamiste renonce au pouvoir dont il s'est emparé par la force dans la bande de Gaza en juin. “J'appelle ceux qui ont mené le putsch, ou ce qu'ils se plaisent à appeler la consécration militaire, à ouvrir une nouvelle page (...) Basée sur un accord crédible et sur un partenariat au sein de la patrie et autour de la lutte pour sa libération”, a déclaré M. Abbas dans un discours. M. Abbas s'en est sévèrement pris au Hamas et à ses “agissements criminels contraires aux traditions de notre peuple”, citant notamment “les arrestations, les meurtres, les tortures et les tentatives d'empêcher par la force les rassemblements marquant l'anniversaire du coup d'envoi de notre révolution”. Réagissant à ces déclarations, le Hamas a affirmé être prêt à un dialogue, mais rejeté toute condition. “Nous accueillons favorablement tout dialogue visant à unifier les rangs palestiniens”, a déclaré le porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwan. “Mais le dialogue ne doit pas être assorti de conditions”, a-t-il ajouté. Un haut responsable du Fatah à Gaza, parlant sous le couvert de l'anonymat, a fait assumer au Hamas la responsabilité des affrontements. “Le Hamas est responsable de ce qui s'est passé. Ces incidents portent un coup à l'appel sincère au dialogue lancé par le président Abbas”, a-t-il déclaré. “Nous condamnons vivement ce nouveau crime qui s'ajoute à la liste des crimes du Hamas”, a pour sa part réagi le porte-parole du Fatah en Cisjordanie, Ahmad Abdel Rahmane. “C'est la réponse du Hamas à l'appel du président Abbas pour renouer le dialogue”, a dit M. Abdel Rahmane dans un communiqué. DJAZIA SAFTA/AGENCES