C'est une baraque saharienne inconfortable qui abrite le siège social de l'Association des diabétiques de la wilaya de Boumerdès (ADWB). Installé depuis plus d'une décennie en plein cœur de Boumerdès, à quelques encablures du siège de la daïra et de la wilaya, M. Mokri, président de l'ADWBn nous a accueilli pour évoquer les problèmes et les difficultés que vivent les malades diabétiques de Boumerdès, notamment les démunis. D'emblée, M. Mokri qui est lui-même diabétique, nous confie que depuis 12 ans, cette association à caractère social continue, malgré les contraintes et la cherté du médicament, à activer pour être au secours des malades diabétiques de type 1 (insulino-dépendants) et type 2 (insulino-non dépendants). Au nombre de plus de 5 000 adhérents, l'ADWB leur fournit quotidiennement de l'insuline NPH, Actrapide, Insulatard, seringues et autres médicaments pour le traitement du diabète. “Dieu merci, notre association parvient à s'occuper de ces malades grâce aux donations parvenant de firmes internationales qui nous fournissent en insuline, en médicaments et autres produits pour lutter contre cette maladie qui nous détruit. Ces médicaments nécessaires aux malades atteints de cette maladie inguérissable leur permettent d'éviter la cécité, l'amputation des pieds et le blocage des reins.” M. Mokri ajoutera : “Notre association continuera à défendre les droits socioprofessionnels des diabétiques et les problèmes qu'ils rencontrent auprès de la Cnas ou de la Casnos. Vous savez, à ce jour, la seringue à insuline ne fait pas partie de la gratuité des médicaments pour le diabétique alors qu'il y a quatre ans deux ministres, à savoir M. Redjimi et M. Louh en présence de M. Sidi Saïd, le patron de l'UGTA, ont annoncé que la seringue à insuline sera gratuite. Depuis, cette décision n'a pas été mise en exécution et les malades continuent à l'acheter à raison de 20 DA l'unité. Alors l'on se demande à quand la gratuité de la seringue à insuline.” Au sujet du siège qu'occupe l'association des diabétiques depuis 1995 et qui se trouve dans un état très critique, le président de l'ADWB dira : “Depuis 1995, on est dans cette baraque très exiguë et dépourvue de toutes les commodités nécessaires, à savoir des sanitaires qui sont, il faut le préciser, très vitaux pour un diabétique. Nous demandons aux pouvoirs publics de faire un geste envers notre association. On ne demande pas une villa mais uniquementun F3 comme siège pour notre association.” Il est à signaler que l'ADWB organise chaque année des journées scientifiques animées par des professeurs algériens spécialisés en diabétologie, entre autres, les docteurs Zeboudj, Benfenatki et Khalfa. “Nous remercions tous ceux qui viennent à chaque occasion où nous organisons ces journées de sensibilisation au profit de nos adhérents. Nous souhaitons aussi l'ouverture d'une autre maison du diabétique à Bordj Menaïel, car celle qui a été ouverte dernièrement à Boudouaou ne peut pas prendre en charge tous les malades de la wilaya”, a conclu M. Mokri. En attendant une prise en charge réelle de nos diabétiques, ces derniers dont le nombre ne cesse d'augmenter, continuent à lutter avec des moyens dérisoires mis à leur disposition. Comme le dira ce jeune malade venu avec son copain de Chaâbet El Ameur à l'extrême sud-est du chef-lieu pour récupérer auprès de l'ADWB deux flacons d'insuline et deux seringues : “Je suis au chômage et je n'ai pas de quoi acheter de l'insuline. Heureusement que notre association s'en occupe et nous octroie gratuitement ce précieux remède à chaque fois qu'on en a besoin.” Nacer Zerrouki