Il a jugé avoir eu raison de maintenir le déplacement malgré les objurgations de ceux qui lui demandaient de l'annuler après les propos du ministre des Moudjahidine Mohamed-Chérif Abbas sur ses origines juives et ses relations avec le lobby juif. Le président français Nicolas Sarkozy a marqué le début de l'année par une conférence de presse de plus de deux heures, hier au palais de l'Elysée, durant laquelle il a présenté un ronflant projet d'une “politique de civilisation”. Président de la mise en scène qui met sa vie privée en avant, il a confirmé à demi-mot son futur mariage avec l'ex-top model Carla Bruni sans en préciser la date. Au cours de cette conférence de presse, M. Sarkozy est brièvement revenu sur sa visite à Alger le mois dernier. Il a jugé avoir eu raison de maintenir le déplacement malgré les objurgations de ceux qui lui demandaient de l'annuler après les propos du ministre des Moudjahidine Mohamed-Chérif Abbas sur ses origines juives et ses relations avec le lobby juif. M. Sarkozy a affirmé que ces propos sont “inacceptables”, mais estimé qu'il fallait “soutenir le gouvernement de M. Bouteflika” sans lequel l'Algérie serait livrée aux “talibans”. M. Sarkozy s'est demandé quelle mine on aurait eu, après les attentats de Ben Aknoun et de Hydra, s'il avait annulé son voyage algérois. De la même manière, il a défendu le soutien au président égyptien, Hosni Moubarak, face aux Frères musulmans. Une lecture on ne peut plus étroite de la situation dans les deux pays où les forces politiques ne se réduisent quand même pas aux clientèles du régime en place et aux intégristes. Par ailleurs, le président français a de nouveau défendu mardi l'accès des pays arabes au nucléaire civil. À une journaliste qui lui demandait s'il avait confiance dans la capacité des pays arabes de gérer les déchets nucléaires et de protéger les sites nucléaires civils contre des attentats, M. Sarkozy a répondu : “Ma réponse est tout à fait oui, et par ailleurs quelle est l'autre solution?” “Il faut aider ces pays sur la voie du développement et leur ouvrir l'accès au nucléaire civil”, a-t-il poursuivi. “J'ajoute que s'ils ont la sagesse de faire le choix de la technologie française, c'est encore mieux. Il vaut mieux que ce soit la technologie française qu'une autre technologie.” Selon M. Sarkozy, “le grand problème du monde est d'éviter un conflit entre l'Orient et l'Occident. Si vous expliquez aux pays arabes qu'ils n'ont pas le droit au nucléaire civil parce qu'ils sont arabes, vous donnez une prime extraordinaire à l'Iran, dont c'est justement toute la thèse”. Y. K.