Les premières opérations ont permis l'arrestation de 31 personnes et la saisie de 50 armes à feu, de près de 400 cartouches de différents calibres, de la poudre d'azote et de chevrotine, ainsi que la logistique permettant la fabrication de ces armes. La montée de la criminalité en Algérie suggère plus qu'une prudence institutionnelle et juridique à la lumière du dernier coup de filet opéré par la Gendarmerie nationale dans plusieurs wilayas du pays. Ainsi, le groupement de la Gendarmerie nationale de M'sila a appréhendé, le 5 janvier dernier, vingt personnes, dont trois trafiquants originaires de Djelfa. Selon la cellule de communication de la gendarmerie, c'est suite à une enquête très poussée et une perquisition de domiciles des mis en cause que le pot aux roses a été découvert. Bilan de l'opération : trois pistolets automatiques, vingt et un fusils de chasse, dont un à canons sciés, 250 cartouches de différents calibres, une quantité importante d'azote chimique et de poudre noire, près de 2 kg de chevrotine et six armes blanches, dont des poignards et des haches, ont été saisis. Hier, nous avons appris que quatre autres personnes, appartenant au même réseau de trafic d'armes, ont été arrêtées, sept fusils de chasse et trois pistolets automatiques saisis. Suite à quoi, et après des investigations poussées et en vertu d'une autorisation d'extension de compétences, les gendarmes ont interpellé trois autres personnes à Dar Echioukh, dans la wilaya de Djelfa. Cette opération, menée quatre jours après celle de M'sila, a permis également aux enquêteurs de saisir dans les domiciles des trafiquants, neuf fusils de chasse, dont quatre à canons sciés, six autres canons de fabrication artisanale et toute la logistique avec laquelle les armes à feu sont confectionnées. Auparavant, une autre perquisition de domicile, menée à Tébessa, a donné lieu à l'arrestation de trois personnes accusées de trafic et de détention illégale de trois fusils de chasse et d'une quantité de cartouches de différents calibres. Et ce n'est pas fini ! Les enquêteurs sont allés plus loin dans leurs investigations. En effet, le même jour les gendarmes ont procédé à l'arrestation d'une autre personne à Oran, plus exactement à la gare routière d'El-Hassi. Le trafiquant en question dissimulait un fusil de chasse dans son café maure avec des cartouches de calibre 16. Présenté devant le procureur de la République, le mis en cause a été placé sous mandat de dépôt. Vendredi dernier, les gendarmes de Tichy, dans la wilaya de Béjaïa, ont récupéré 116 cartouches de calibre 16 et 500 grammes de chevrotine. Les deux mis en cause qui ont pris la fuite ont abandonné leur “marchandise” en cours de route. À Tizi Ouzou, c'est un homme de Souk El-Thenine qui a remis à la Gendarmerie nationale un pistolet automatique et six cartouches, tombés du ceinturon d'un citoyen en pleine rixe dans un village limitrophe. Le démantèlement de cet important réseau national de trafic d'armes a eu le mérite de mettre en évidence une toile bien tissée et qui, essentiellement, touche les Hauts-Plateaux, le centre du pays, l'Oranie et la Kabylie. Et si au niveau technique, les services de sécurité ont jusque-là fait un travail d'Hercule, en opérant surtout un marquage fiable des armes légères, tel que préconisé par la loi pour identifier le propriétaire et le pays de fabrication, il est évident qu'au jour d'aujourd'hui, il est plus que jamais urgent de suivre la trace de ces armes, d'établir un registre national concernant la détention illégale, la possession légale et toutes formes de transaction de ces armes qui constituent, par ailleurs, un aspect dangereux dans la moyenne et la grande criminalité. FARID BELGACEM