Le parlement irakien a adopté une loi très attendue qui allège les restrictions imposées aux anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein désireux de rejoindre l'armée ou la fonction publique. Pour la faire passer, il a fallu tout le poids des Etats-Unis qui ont jugé essentiel que le gouvernement de Bagdad instaure la réconciliation nationale entre la majorité chiite et la minorité sunnite. Cette loi sur “la responsabilité et la justice” remplace la loi de débaassification que les sunnites critiquaient depuis longtemps, jugeant qu'elle équivalait à une forme de punition collective à l'encontre de leur communauté. Les anciens cadres de l'Irak, membres du parti Baas, qui était au pouvoir sous Saddam Hussein, sont des sunnites. Des dizaines de milliers d'entre eux, qui occupaient des emplois publics, avaient été limogés après la chute de Bagdad en 2003, ce qui a alimenté un sentiment de persécution et nourri surtout l'animosité entre les communautés chiite et sunnite. De nombreux baasistes ont même rejoint les groupes terroristes sous l'appellation de résistants avant de se retourner contre El-Qaïda avec la bénédiction des Etats-Unis ! La nouvelle loi, outre qu'elle permettra à des milliers d'anciens membres du parti Baas de postuler à des emplois dans la fonction publique ou dans l'armée, prévoit également le versement de retraites à un petit groupe d'anciens hauts responsables toujours privés de responsabilités publiques. D. B.