Cet énième derby entre la JSK et l'USMA aura été fidèle à la tradition. Et pour cause, l'engagement physique était total et l'indécision aura longuement plané sur le stade du 1er-Novembre, mais les amateurs du beau jeu sont restés quelque peu sur leur faim. En fait, il fallait bien s'attendre à un tel scénario car ce “big match” a été quelque peu surmédiatisé, et les vingt-deux acteurs de cette rude empoignade étaient visiblement trop crispés par la délicatesse d'un tel virage du championnat. Et à l'issue de ce duel impitoyable, ce fut certainement l'équipe la plus combative et la plus motivée qui l'aura finalement emporté par la plus petite des marges, même si l'USMA aura quand même raté deux bonnes balles d'égalisation qui auraient pu lui valoir le précieux point du nul. Pour la circonstance, le nouveau coach Ali Fergani a préféré laisser sur le banc de touche des attaquants racés tels que Doucouré et surtout les deux revenants Achiou et Bourahli, et lorsqu'ils furent incorporés progressivement en seconde mi-temps, il était quelque peu trop tard car le leader avait déjà ouvert le score par ce rusé de Amaouche, sur une incursion incisive de Hamami (53'). Et comme la JSK jouait très serré derrière, on ne donnait plus guère de chances aux Usmites pour revenir dans le match. Pourtant, après avoir échappé de peu au KO fatidique, lorsque Berremla faillit doubler la mise sur un tir puissant qui passait juste à côté (59'), l'USMA allait gâcher d'abord une occasion inespérée de remettre les pendules à l'heure. Sur une belle passe en profondeur de Achiou, Oussalah dévia malencontreusement le cuir et Boussoufiane se présentait seul face à la cage kabyle pour buter, on ne sait trop comment, sur l'excellent Chaouchi sorti à sa rencontre (66'). La JSK prit alors le taureau par les cornes et aurait pu creuser l'écart à deux reprises par Demba, dont la reprise de tête sur corner a failli faire mouche (84') ou encore par le même Berremla, dont le tir était encore mal cadré, mais ce fut encore les visiteurs qui rataient l'occasion inouïe d'aspirer au partage de points lorsque Boussoufiane, encore lui, ratait carrément sa reprise dans les six yards sur un coup franc magistralement botté par Achiou (90'). C'en était bien fini des dernières illusions de l'USMA qui était pourtant venue à Tizi Ouzou avec le ferme espoir de réduire l'écart à deux points du leader, et qui se retrouve désormais à huit longueurs du poste de commandement. Dans les vestiaires kabyles, où les Canaris estimaient qu'ils avaient été privés d'un penalty au profit de Derrag en début de match, c'était l'euphorie des grands jours car les protégés de Saïb étaient conscients d'avoir écarté, même momentanément, un rival aussi sérieux que l'USM Alger même si, en fin de partie, Moussa Saïb estimera que “le championnat est encore long, car il restera bien la bagatelle de 42 points en jeu pour 14 matchs restants à jouer”, comme pour rappeler que le titre tant décrié par les millions de supporters kabyles, venus en masse pour ce choc JSK-USMA, sera encore parsemé d'embûches. À chaud Saïb : “On a fait preuve de détermination” “C'était un match difficile face à une bonne équipe de l'USMA. Même si l'on avait éprouvé beaucoup de difficultés à développer le jeu, l'important est que mes joueurs ont réalisé l'essentiel, à savoir les trois points de la victoire. Je tiens à dire que mes poulains ont cru en leurs chances, et ils ont réussi leur part du contrat. On a fait preuve de détermination pour gagner”. Fergani : “Il y avait place à un bon résultat” “On a été dominés durant les 20 premières minutes. Cela dit, on est revenus dans le match et on aurait pu réaliser un bon résultat. On a pris un but bête sur une erreur de marquage, et ce sont des erreurs qui se payent cash. La victoire de la JSK est logique, mais il y avait place à un bon résultat”. Mohamed Haouchine