“Fier et heureux.” C'étaient les mots qui revenaient dans la bouche de Lakhdar Belloumi dès lors qu'il avait appris, tard dans la soirée de jeudi, les circonstances et l'ambiance dans lesquelles Mohamed Raouraoua avait reçu à sa place, à Accra, l'ordre du Mérite d'argent de la CAF. Devant une très nombreuse assistance triée sur le volet, debout et applaudissant à tout rompre, le représentant algérien, qu'est Mohamed Raouraoua, avait ainsi reçu le très distingué et tant convoité ordre du Mérite d'argent que la Confédération africaine de football avait décerné, en marge des travaux de l'assemblée générale de la CAF, à Lakhdar Belloumi pour son talent exceptionnel mis au service du football africain tout au long d'une longue et riche carrière. Ne pouvant répondre présent au Ghana en raison du toujours actif mandat d'arrêt international lancé suite à cette satanée affaire égyptienne qui traîne depuis 1989, le Ballon d'or 1981 recevra sa distinction au cours de la prochaine assemblée générale de la FAF, à l'occasion d'un très mérité hommage qui lui sera rendu. Mais si cet ordre du Mérite continental décerné à Belloumi sonne comme une nouvelle révérence à ce symbole et icône du football national qu'est le légendaire numéro 10 des Verts des années 1980, le fait que son destinataire n'a même pas pu vérifier par lui-même sa popularité, toujours intacte en Afrique, et recevoir ce qui devrait être l'ultime consécration de sa carrière laisse à toute l'Algérie du football un sacré arrière-goût amer. Surtout qu'aucune haute autorité, sportive, judiciaire ou même politique, n'a pu délivrer à son enfant prodige des affres de l'injustice égyptienne, en dépit des multiples et incessantes demandes d'intervention du principal concerné à même de pouvoir représenter, dans la dignité, le football algérien à Accra, alors que l'implacable vérité du terrain l'en avait éliminé. Et dire que c'est du prestige de la nation algérienne dont il s'agit ! A. K.