Cette rencontre se déroulera le 30 janvier prochain au siège national du RND. Comme il fallait bien s'y attendre, l'alliance présidentielle, composée du Front de libération nationale (FLN), du Rassemblement national démocratique (RND) et du Mouvement pour la société et la paix (MSP), vient d'annoncer la couleur pour tenter de “dégripper” la machine politique et venir à la rescousse du président de la République qui ambitionne de briguer un troisième mandat en 2009. Partie en rangs dispersés depuis quelques mois, en se permettant même un échange d'hostilités à travers des déclarations parfois assez pimentées et par presse interposée, l'alliance présidentielle, que préside le MSP de Soltani, tiendra un sommet extraordinaire le 30 janvier prochain au siège national du… RND. À l'ordre du jour : la révision de la Constitution. Un ordre du jour qui ne souffre d'aucune ambiguïté et qui semblerait adopté avant même la tenue de la rencontre. “Celui qui veut comprendre, c'est clair ! Et vous aurez la réponse mercredi prochain”, a déclaré, jeudi dernier, M. Ouyahia. “Vous aurez la réponse mercredi prochain”, soit le 30 janvier, une petite phrase qui résume on ne peut mieux la détermination des partis de l'alliance à mettre fin à leurs divergences et à forcer la main au président Bouteflika à annoncer publiquement la révision de la Constitution. Et peut importe la voie de cette révision qui ne tient qu'à un seul chapitre “vital” : celui qui consacrerait un troisième mandat au chef de l'Etat sortant en 2009. Du coup, la raison pour laquelle existe l'alliance présidentielle, sinon “elle sera dissoute”, pour paraphraser Belkhadem qui a menacé, il y a quelque temps, ses partenaires au Forum de l'ENTV, est “justifiée”, voire confortée par une actualité politique illisible pour les uns, l'opposition, et intelligible pour les autres, les trois forces politiques du pays, à savoir le FLN, le RND et le MSP. Cette rencontre donnera un coup de starter à un projet qui plane dans l'air depuis juillet 2006 quand le chef de l'Etat avait officiellement annoncé son intention de réviser la loi fondamentale du pays. “Oui pour la révision et c'est approprié”, pour M. Belkhadem, “oui pour la révision et c'est opportun”, pour M. Ouyahia et “oui, mais…", pour M. Soltani, le oui des trois partenaires de l'alliance présidentielle, même si dans la forme il y a divergence, se confond dans le fond avec des donnes politiques précises. Et ce sera sans surprise si l'alliance présidentielle rend publique une déclaration commune le 30 janvier prochain. À moins que l'ordre du jour soit “enrichi”, quand on sait que chaque parti a encore devant lui une semaine pour présenter “la chose” et déclarer “clairement” les desseins d'une rencontre non prévue dans les agendas respectifs. Et sur certains points précis et relatifs au programme et aux ambitions du chef de l'Etat, les partenaires de l'alliance ne sont pas près de jouer en solo ou à la division. F. B.