“Les autorités juridiquement et diplomatiquement compétentes ont été saisies de l'affaire des enseignants universitaires algériens torturés en Egypte”, a affirmé hier le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique M. Rachid Harraoubia. S'exprimant en marge de la séance plénière du Conseil de la nation, consacrée à l'adoption de plusieurs projets de lois, M. Harraoubia a indiqué que “les autorités juridiquement et diplomatiquement compétentes ont été saisies dès que nous avons été informés des actes subis par les concernés”. Des enseignants de l'université de Sétif avaient, rappelle-t-on, affirmé dans la presse algérienne avoir été torturés par les services de sécurité égyptiens, lors de leur séjour en Egypte dans le cadre d'un stage universitaire. L'ambassadeur d'Algérie au Caire, M. Abdelkader Hadjar, s'était dit étonné mardi dernier que les services de l'ambassade n'aient pas été informés de ce fait par les autorités égyptiennes. Des journaux algériens ont affirmé que des enseignants universitaires algériens avaient été enlevés et torturés le 14 janvier au Caire par les services de sûreté de l'Etat égyptien, alors qu'ils se trouvaient au Caire dans le cadre d'une visite scientifique pour préparer des thèses de doctorat. Les enseignants concernés, cités par la presse algérienne, ont affirmé qu'un groupe de six hommes armés en civil, appartenant aux services de sûreté de l'Etat égyptien, avaient fait irruption dans leurs chambres d'hôtel où ils ont procédé à une perquisition sans en leur signifier le motif avant de les conduire au siège central de la sûreté et de les transférer ensuite, les yeux bandés, vers une destination inconnue. Les enseignants algériens déclarent avoir été “battus et insultés”, et affirment que l'interrogatoire a porté sur de prétendues activités terroristes et de contacts avec des personnes suspectes en Egypte et à Londres, tout en expliquant n'avoir pas été autorisés à contacter l'ambassade algérienne. Les mêmes sources ajoutent qu'après 41 heures de séquestration, les enseignants en question ont été reconduits en Algérie sans qu'il leur soit permis d'informer l'ambassade de leur pays. R. N.