Les statistiques de la Cnas font part de 600 000 travailleurs couverts sur 2,8 millions de salariés actifs à une certaine époque, soit un taux de couverture de 20% uniquement. Les services de prévention de la Cnas de la wilaya de Constantine ont soulevé, dans leurs statistiques annuelles, une légère baisse des accidents du travail en 2007, comparés aux bilans de l'année 2006. Alors que les accidents du travail atteignaient 2 136 en 2006, leur nombre arrive à hauteur de 2 025 en 2007, soit une réduction de l'ordre de 5%. C'est l'année 2006 qui a enregistré un pic de 218 accidents graves, qui se sont traduits, malheureusement, par 25 décès. On a dénombré 6 accidents de trajet pour le même exercice. Si le nombre de décès a été ramené de 25 en 2006 à 14 en 2007, celui des accidents de trajet a augmenté en enregistrant 9 cas. Dans cette spirale des accidents du travail graves, certaines entreprises supportent ce fardeau plus que d'autres. Dans ce classement des entreprises à haut risque, la pole position est détenue par les cimenteries. Ensuite, viennent les entreprises chargées de la pose de canalisations, les manufactures de cigarettes et de tabac à priser et, enfin, les entreprises de bâtiment et de travaux publics. Pourtant, dans l'imaginaire collectif, donc dans les réflexes de prévention, c'est le bâtiment qui est souvent accusé d'être à l'origine de l'essentiel de ces drames. Sauf s'il y a des données de terrain qui échappent au système de collecte des informations. En effet, ces statistiques sont à prendre avec beaucoup de réserves devant la complexité du marché national du travail. Certains responsables de la Cnas rappellent que la majorité de accidents du travail ne sont pas déclarés du fait de l'ampleur prise par le travail au noir. Le volet maladies professionnelles en souffre également, puisque 13 déclarations de maladies professionnelles ont seulement été notifiées en l'espace d'un semestre, soit du 1er janvier au 30 juin 2007. Parmi ces derniers, 8 cas proviennent du milieu hospitalier où 6 infirmiers et 2 médecins ont été atteints de tuberculose (4 cas), d'hépatite virale (3 cas) et de kératite (1 cas). Quant aux 5 autres déclarations, elles mentionnent des cas de surdité, de perception et d'eczéma. Ce constat découle du fait que le niveau de sensibilisation au sein du personnel hospitalier est plus élevé. La couverture en médecine du travail est elle aussi pour quelque chose car elle est de 100% dans ce secteur. L'insuffisance de cas déclarés de maladies professionnelles dans les autres services relève, donc, du faible niveau de formation du personnel ainsi que celui de la couverture en médecine du travail dans des pans entiers du paysage économique. Les statistiques de la Cnas font part de 600 000 travailleurs couverts sur 2,8 millions de salariés actifs à une certaine époque, soit un taux de couverture de 20% uniquement. Radia M. A.