Les lycéens d'Alger ont repris hier les cours après plus de deux semaines de grève. Ils ont fini par avoir gain de cause auprès du ministre qui leur a promis de prendre en compte leurs revendications. Les lycéens ont tenu parole en reprenant effectivement les cours hier, après avoir observé une grève de plus de deux semaines. Ce retour a été rendu possible après que le ministre eut cédé sur certaines de leurs revendications, notamment celle dénonçant la surcharge des programmes affectés aux élèves de terminale. En effet, les représentants des lycéens grévistes avaient été reçus samedi dernier par le ministre et son staff pour tenter de trouver un compromis. L'entrevue, qui avait duré plus d'une heure, a donc permis aux lycéens d'exposer clairement leur requête. Pour aboutir à cette trêve, le ministre a dû annuler l'approche par les compétences, promettre que les sujets du bac seront élaborés selon le degré de réalisation des programmes et, mieux, il a promis aux délégués de leur révéler dès le mois de mai les chapitres sur lesquels porteront les sujets de l'examen du baccalauréat. Une mesure pour le moins originale qui démontre l'ampleur de ce mouvement de grève. Apparemment rassurés par les promesses formulées par la tutelle, les six lycéens reçus par le ministre ont fait passer le message en un temps record, utilisant tous les moyens de communication : téléphone, e-mail et conversation en ligne. L'objectif a été atteint puisqu'hier matin, les lycées étaient pleins d'élèves. Le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a d'ailleurs indiqué hier, en marge de la clôture de la session d'automne 2007 de l'APN, que “le taux d'absentéisme des lycéens de 3e année secondaire a atteint, dimanche, 2,7% à l'échelle nationale”. Il a, par ailleurs, refusé de qualifier cette situation de “crise au sein de l'éducation”, soulignant au journaliste qui lui a posé la question que “c'est vous qui préférez l'appeler ainsi (crise)”. Le Chef du gouvernement, qui a par ailleurs estimé que “cette situation a été dramatisée”, a tenu à préciser que tous les membres du gouvernement se sentent concernés par l'avenir des lycéens, une façon de les rassurer. “Leur avenir nous concerne tous”, a-t-il ajouté. En outre, le ministère de l'Education nationale a annoncé, hier dans un communiqué, la tenue de deux importantes rencontres portant sur l'évaluation des programmes pédagogiques des classes de terminale à partir d'aujourd'hui, et ce jusqu'à jeudi prochain. La première, qui débutera aujourd'hui et qui portera sur l'état d'avancement des programmes de terminale, regroupera les directeurs de l'éducation des wilayas, les représentants des enseignants et des parents d'élèves au niveau national. La seconde rencontre débutera également aujourd'hui et portera sur le déroulement des programmes des classes de terminale, matière par matière, au niveau national. Cette dernière réunira les membres de la Commission nationale des programmes, les membres des groupes spécialisés de discipline ainsi que des inspecteurs. Les représentants des lycéens grévistes contactés hier nous ont appris que le ministre les avait mis au courant de la tenue de ces deux rencontres. “Nous devons rencontrer un représentant du ministère au début du mois de février qui nous fera part des conclusions des deux rencontres. Il est également prévu que nous les rencontrions une fois par mois pour discuter de l'avancement du programme”, nous confira Ghilès, représentant du lycée de Draria. Amina Hadjiat