L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a réuni, hier après-midi, les vendeurs de matériaux de construction de la wilaya d'Alger. Cette assemblée générale, la troisième de la série, fait suite à un arrêté du wali d'Alger, daté d'octobre 2007, suivi d'un ultimatum incitant cette catégorie de commerçants à fermer boutique en mars prochain, en vue de son déménagement vers des zones appropriées. La décision de la wilaya, prise en l'absence des concernés, est interprétée par ces derniers comme “une sanction”, voire “un fait accompli”, même si elle vise notamment le désengorgement de la capitale et l'organisation de l'espace urbain. La démarche unilatérale de l'administration se justifie-t-elle par le désordre caractérisant aujourd'hui le corps des commerçants des matériaux de construction ou répond-elle à une autre logique non encore révélée ? Selon M. Zabir, vice-président de l'UGCAA chargé de l'organique au niveau de la wilaya d'Alger, la capitale totalise à elle seule 6 700 commerçants de matériaux de construction, dont 1 200 vendeurs de matériaux dits “polluants”, tels que le gravier, le ciment et le sable. Par ailleurs, nous avons appris que sur les 6 700 commerçants de ce secteur, seulement une centaine est adhérente à l'organisation professionnelle. Pourtant, celle-ci est décidée, selon le responsable organique, à “défendre les intérêts” de ces marchands, car “ce sont des Algériens qui contribuent aussi à la création des emplois”. Et c'est sur cette base-là que l'UGCAA s'est impliquée dans la bataille en introduisant une demande d'audience au wali et en se réunissant, le 25 décembre 2007 et le 29 janvier dernier, avec le directeur du commerce de la circonscription, M. Lamari, lequel a été mandaté par le wali. Hier, lors de la rencontre, M. Zabir et d'autres représentants de l'UGCAA ont fait le point de la situation. Ils ont rappelé que leur organisation a proposé la constitution d'une “commission mixte” où l'UGCAA représentera les commerçants des matériaux de construction. Si l'on en croit le vice-président de l'UGCAA, une telle commission a été créée, au cours de la réunion du 29 janvier dernier, pour “recenser et examiner les dossiers des commerçants”, une commission qui devrait être installée “officiellement” par le wali, le samedi 9 février, lors de leur prochaine rencontre. Le même responsable a en outre soutenu que M. Lamari a informé qu'une commission existe au niveau de la wilaya d'Alger, chargée d'examiner les zones d'affectation. “Nous demandons à être associés dans le choix des zones”, a déclaré M. Zabir, en précisant que son organisation a demandé “la suspension des mises en demeure” qui ont été envoyées aux commerçants des matériaux de construction. Un autre représentant de l'UGCAA a intervenu pour calmer les esprits et signaler que “l'arrêté a été décidé dans l'intérêt de l'environnement, mais il n'est pas venu suspendre l'activité des commerçants des matériaux de construction”. Devant l'insistance des participants qui ont demandé l'annulation, par le wali d'Alger, des mises en demeure, “avant la date-butoir”, l'intervenant a promis que ce point figurera à l'ordre du jour de la réunion de samedi prochain. Ce dernier a aussi annoncé que les chefs de daïra ont été responsabilisés par rapport à l'activité des commerçants des matériaux de construction et qu'ils entreprendront des “sorties sur le terrain”, dans les jours à venir. H. Ameyar