À l'heure où l'on parle beaucoup de formation professionnelle, de profils d'emploi, d'importation de main-d'œuvre étrangère et de besoins du marché du travail, il est utile de voir qu'elle est exactement la situation dans la wilaya d'Oran. Alors que la population active dans la wilaya n'est que de 28% pour une population totale de plus de 1,5 million d'habitants et où le taux de chômage est officiellement de 14%, les grands projets structurants lancés par l'Etat ne sont pas parvenus à créer une dynamique de l'emploi pour la population locale. En effet lorsque l'on regarde la structure des emplois créés, l'on remarque que bien souvent se sont des emplois ne nécessitant pas une forte qualification, ce sont donc des métiers de base, et quand ils ne le sont pas, qui plus est, sont temporaires. Cela pose aussi la question du fameux “transfert de savoir-faire” qui est souvent évoqué par les pouvoirs publics en matière de partenariat. Alors que ce sont des grandes entreprises étrangères du secteur du BTPH qui ont “remporté” le plus gros des grands projets : sociétés chinoises, turques, portugaises. Les recrutements les plus importants de main-d'œuvre étrangère le sont aussi dans ce secteur. En effet c'est le BTPH qui emploie le plus de main-d'œuvre étrangère, soit 2 173 personnes dont 1 433 de niveau inférieur à celui de technicien. Soit bien plus de la moitié des emplois qui ne demandent pas des qualifications élevées. Dans le secteur de l'industrie, deuxième domaine pourvoyeur de main-d'œuvre étrangère, soit 959 employés étrangers, là aussi le constat est le même. Plus de la moitié de ces employés étrangers, 631, ont un niveau inférieur à celui de technicien. En troisième position l'on retrouve les services qui emploient 78 étrangers et 46 avec un niveau inférieur à celui de technicien. Cette main-d'œuvre étrangère par nationalité montrent que les Chinois et les Turcs représentent les deux pays les plus représentés, les Malaisiens arrivent en troisième position. Ces données qui peuvent être encore plus affinés posent d'autant plus la question justement de la formation professionnelle et son adéquation avec le marché de l'emploi, ses capacités et ses moyens à offrir des profils de formation. F. Boumedienne