Le juge pour mineurs de la cour de Boumerdès a maintenu, hier, les mêmes peines prononcées par le tribunal de Boumerdès en septembre dernier, soit trois ans avec sursis à l'encontre des sept collégiens de Thénia accusés d'avoir prêté aide et assistance aux groupes terroristes. Ces adolescents, dont l'âge varie entre 14 et 15 ans, font partie du groupe des 13 mineurs dont 11 collégiens et un lycéen arrêtés par la police le mois de juin 2007 à Thénia. Parmi eux, six sont en détention à la prison d'El-Harrach et seront jugés lors de la prochaine session criminelle qui se tiendra dans quelques jours. Quatre d'entre eux, âgés aujourd'hui de 17 ans, seront jugés sur la base de l'article 87 du code pénal relatif à la lutte antiterroriste et l'article 249 du code de procédure pénale qui énonce en substance que les mineurs âgés de 16 à 17 ans sont considérés comme des majeurs. Le sixième, un lycéen, considéré comme le chef du groupe, sera jugé en tant majeur pour le chef d'accusation “adhésion à un groupe terroriste” et risque entre 5 et 10 ans d'emprisonnement ferme. Ces collégiens, embrigadés par des terroristes écumant les maquis de Thénia, avaient pour mission de fournir aux groupes de l'ex-GSPC des informations sur les mouvements des services de sécurité et des citoyens visés par le racket. Les terroristes avaient abusé de l'innocence de ces enfants en les chargeant dès les premiers jours de leur acheter des denrées alimentaires, des puces pour téléphone portable et autres cadeaux avant de leur donner d'autres missions plus dangereuses, comme cela a été souligné par les juges de la cour. Certains d'entre eux, notamment les plus âgés de ces collégiens innocents, se rendaient les lundi et jeudi au maquis de Ouled-Salah, sur les hauteurs de Thénia et touchaient entre 2 000 et 3 000 DA pour chaque mission effectuée. Certains des plus âgés se seraient même entraînés au maniement des armes, alors que les jeunes collégiens ont été équipés de téléphones portables offerts gracieusement par les chefs de l'ex-GSPC qui n'hésitaient pas à leur montrer des films sur les attentats à l'aide d'un ordinateur portable. Ces collégiens présents hier à la cour, accompagnés de leurs parents, avaient hâte d'en finir avec cette histoire. Certains étaient de très bons élèves comme Ahmed, 15 ans, qui n'a jamais su comment il a pu être embarqué dans une histoire pareille. “Je ne sais pas comment je me retrouve ici”, affirme Djamel, habillé d'une veste aux couleurs de l'Algérie. “J'aime mon pays et je veux qu'il soit stable comme tous les autres pays”, lance ce collégien, réputé pour être un as en maths. Mourad, 15 ans, pense déjà à ses devoirs qu'il a encore ratés. Samir est un brillant élève. Il pense déjà à sa mère inquiète surtout après le dernier attentat qui a ébranlé la ville de Thénia. Son camarade a été obligé de changer d'établissement pour fuir et donc éviter les remarques des autres élèves. M. T.