Le président du Timor oriental, José Ramos-Horta, a été blessé par balle à l'estomac, hier, à Dili. Au même moment, son Premier ministre, Xanana Gusmao, tombait dans une embuscade et essuyait des coups de feu alors qu'il se trouvait dans sa voiture, sans être touché. La première attaque a visé la résidence privée du chef de l'Etat, José Ramos-Horta, prix Nobel de la paix 1996. Des rebelles armés ont donné l'assaut, au petit matin, de sa maison située dans la capitale Dili, provoquant une fusillade avec les gardes présidentiels assurant la sécurité du lieu. M. Ramos-Horta, 58 ans, a été touché par une balle à l'abdomen, selon son porte-parole José Turquel. Le commandant rebelle Alfredo Reinado, un officier déchu ayant pris le maquis en 2006, a été tué dans les échanges de tirs ainsi qu'un de ses hommes, a indiqué le Premier ministre Xanana Gusmao. Le président est-timorais a été opéré en urgence dans une clinique de la Force de stabilisation internationale (ISF) avant d'être transféré dans l'après-midi par avion vers un hôpital de Darwin, une grande ville australienne proche du Timor oriental. “L'état de santé de José Ramos-Horta est très grave mais stable”, a affirmé le Premier ministre australien Kevin Rudd. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est dit “choqué et consterné” par les attaques “inacceptables” qu'il a catégoriquement condamnées dans un communiqué. La situation au Timor oriental est “sous contrôle”, a affirmé quelques heures après Xanana Gusmao. “Même si l'Etat a été attaqué par un groupe armé et que le président a été blessé, l'Etat a le contrôle de la situation. Les choses suivent leur cours normalement et la situation est sous contrôle”, a dit M. Gusmao dans une conférence de presse. La sécurité a été renforcée dans le pays, notamment à Dili, ont indiqué les Nations unies. Les écoles et les bâtiments publics sont restés fermés. Jakarta de son côté a augmenté ses patrouilles et sa surveillance à sa frontière avec le Timor oriental. M. Rudd a promis “d'envoyer sur place plus de militaires et de policiers”. La Nouvelle-Zélande a enfin mobilisé des soldats pour une éventuelle mission de renfort. Le Timor oriental est un jeune pays très pauvre, indépendant depuis 2002, aux confins du Sud-Est asiatique. José Ramos-Horta, élu l'an passé président après avoir été Premier ministre, incarne depuis plus de 30 ans le combat pour exister de la petite nation très majoritairement catholique. Quanta Xanana Gusmao, un ex-guérillero charismatique, a gagné du respect en combattant l'arme à la main, pour l'indépendance du Timor oriental. DJAZIA SAFTA/AGENCES