Les Etats-Unis ont ironisé avant-hier sur les menaces d'interruption des livraisons de pétrole aux Etats-Unis proférées dimanche dernier par le président vénézuélien Hugo Chavez, soulignant que le Venezuela dépend des raffineries américaines pour commercialiser son brut. “C'est une chose qu'il a déjà dite”, a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, interrogé sur les propos de M. Chavez qui a menacé de “ne plus envoyer une goutte de pétrole vers l'empire des Etats-Unis” en raison d'un différend entre la compagnie pétrolière nationale PDVSA et le groupe américain d'ExxonMobil. “Je pourrais vous donner plus tard des statistiques sur la dépendance du secteur pétrochimique du Venezuela envers les capacités de raffinage situées aux Etats-Unis”, a ajouté M. McCor-mack. “Mais c'est une chose que nous avons déjà entendue”, a-t-il répété. Dans son émission radiotélévisée dominicale “Allô ! Président”, M. Chavez s'était adressé à “l'empire nord-américain parce que c'est lui le maître”. “Qu'il continue et il verra que nous n'enverrons plus une goutte de pétrole à l'empire des Etats-Unis”, avait-il ajouté en réaction à un possible gel mondial des actifs de PDVSA sur la base d'un recours d'ExxonMobil. ExxonMobil et un autre groupe américain, ConocoPhilips, avaient refusé de participer au nouveau système d'entreprises mixtes mis en place par PDVSA et avaient demandé l'arbitrage de plusieurs juridictions internationales, lequel a mené au gel mondial de 12 milliards de dollars d'actifs de PDVSA.