Tension n Le président du Venezuela a averti les USA qu'il pourrait les priver de pétrole s'ils mettaient en œuvre un plan de déstabilisation au Venezuela à l'occasion d'un référendum qui devrait avoir lieu demain. Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a ordonné, hier soir, l'envoi de l'armée dans les champs pétroliers. Il a menacé de priver les Etats-Unis de brut. «J'ai donné l'ordre au ministère de la Défense (...) de mettre en place les plans de protection de nos champs pétroliers et de nos raffineries. A partir de cette nuit (vendredi, ndlr), ils seront protégés par l'armée», a-t-il déclaré devant des dizaines de milliers de partisans, dans son discours de fin de campagne, avant le référendum sur la réforme visant à instaurer un Etat socialiste. Un référendum qui devrait avoir lieu demain. Le président a affirmé qu'il n'y aurait «plus une goutte de pétrole pour les Etats-Unis», si Washington mettait en œuvre un plan de déstabilisation au Venezuela. En effet, M. Chavez accuse les USA de préparer, avec l'opposition, une opération baptisée «Plan tenaille» pour «déchaîner la violence» au cas où la réforme serait adoptée. Pour lui, l'administration américaine tente de provoquer des émeutes dans son pays, en prévoyant de «raconter comme un disque rayé qu'il y a eu de la fraude» lors du référendum. «Si avec cette excuse, ils lancent la violence au Venezuela, j'ordonnerai lundi au ministre de l'Energie, Rafael Ramirez, d'arrêter les envois de pétrole aux Etats-Unis», a-t-il souligné. Depuis Cuba, Castro a accusé les Etats-Unis de vouloir provoquer «un meurtre du chef de l'Etat ou une guerre civile au Venezuela», affirmant que cela mènerait à une «explosion de l'économie mondiale», dans une tribune publiée hier par la presse officielle. Sixième pays producteur mondial de brut, le Venezuela produit officiellement trois millions de barils de pétrole par jour environ, dont la moitié est exportée aux Etats-Unis. M. Chavez a aussi menacé de «nationaliser» les banques espagnoles, si le roi d'Espagne Juan Carlos ne lui présentait pas «ses excuses». Il reproche au roi de lui avoir manqué de respect en lui demandant de «se taire», lors du dernier sommet ibéro-américain organisé début novembre 2007 au Chili. «J'ai une liste des entreprises espagnoles. Les Espagnols ont acheté des banques, nous pourrions les nationaliser à nouveau pour les mettre au service des Vénézuéliens», a-t-il averti. Selon les observateurs, Hugo Chavez qui règne depuis 8 ans sur le pays, «se serait trouvé sous la menace d'un revers électoral». Les sondages prévoient un scrutin extrêmement serré, alimentant la crainte de violences.