Dans une violente charge anti-américaine, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a ordonné l'envoi de l'armée dans les champs pétroliers menaçant de priver de brut les Etats-Unis, juste avant le référendum qui doit se tenir aujourd'hui sur sa révision socialiste de la Constitution qui lui garantit une présidence à vie. J'ai donné l'ordre au ministère de la Défense de mettre en place l'armée autour de nos champs pétroliers et de nos raffineries, a-t-il déclaré, la veille du référendum. Chavez a menacé les Etats-Unis de les priver de pétrole s'ils persistaient à vouloir le déstabiliser. Il a affirmé, lors de son dernier meeting sur sa nouvelle constitution, qu'il n'y aurait plus une goutte de pétrole pour les Etats-Unis, si Washington mettait en œuvre un plan de déstabilisation au Venezuela. Prêt à régner jusqu'en 2050, Chavez, qui a promis de mettre K.O. l'empire américain, a accusé le président Bush de préparer avec l'opposition vénézuélienne une opération baptisée “Plan Tenaille” pour déchaîner la violence dans son pays au cas où sa réforme serait adoptée. Sixième pays producteur mondial de brut, le Venezuela produit environ trois millions de barils de pétrole par jour, dont la moitié est exportée aux Etats-Unis. Pour Chavez, Washington est derrière tous les coups bas dirigés contre lui.Revenant sur son incident diplomatique avec l'Espagne, il a menacé de nationaliser les banques espagnoles au Venezuela, si le roi d'Espagne Juan Carlos ne lui présentait pas ses excuses. Chavez, qui a congelé les relations avec l'Espagne, reproche au roi de lui avoir manqué de respect en lui demandant de se taire, lors du dernier sommet ibéro-américain organisé début novembre au Chili. J'ai une liste des entreprises espagnoles. Les Espagnols ont acheté des banques, nous pourrions les nationaliser à nouveau pour les mettre au service des Vénézuéliens, a-t-il averti. C'est que pour la première fois, le président vénézuélien, qui règne depuis huit ans sur le pays, se trouve sous la menace d'un revers électoral. Les derniers sondages prévoient un scrutin extrêmement serré, alimentant la crainte de violences. Même dans les couches populaires, bastion du “chavisme”, la population ne cache pas sa méfiance face à la réforme qui lui permet de se présenter indéfiniment à la présidentielle et censurer la presse en cas de crise, tout en érigeant le socialisme en modèle économique. D. B.