Résumé : La sœur de Kamel annonce à ce dernier qu'elle s'apprêtait avec sa mère à demander la main de Hadjer pour lui. Il est étonné mais n'y voit pas d'objection, bien que la situation lui paraisse biscornue. Il avait un air déçu, mais l'espoir brillait au fond de ses yeux. - Eh bien, si tu ne vois pas d'inconvénient, nous avons décidé moi et maman d'aller demander sa main. - Quoi ? Mais… - Je sais ce que tu vas me dire : elle est mariée, ses parents vont refuser… - Mais c'est la réalité. - Ecoutes-moi Kamel, et réponds-moi franchement : aimes-tu cette fille ? Il répond sans hésitation aucune : - Je l'adore, pour la première fois de ma vie, une femme a su m'accrocher. - Eh bien, tu dois connaître alors le dicton “qui ne tente rien n'a rien”. - Tu veux dire qu'on doit quand même faire une tentative ? - Qu'en penses-tu ? - Pour moi, c'est très simple : si maman est d'accord, je vais même vous accompagner. - Maman est d'accord, j'ai su l'amadouer, elle connaît toute l'histoire. - Au fait, comment tu as fait ? - J'ai fait quoi ? - Eh bien, pour discuter avec maman. - Je n'ai rien fait de particulier. Je l'ai juste mise au courant de toute l'affaire. Les choses ont évolué tellement vite que je n'ai pas pu m'abstenir de lui raconter toute l'histoire. Pour être plus sincère, je l'ai fait le jour même où l'on devait se rendre chez la fille. - Quelle fille ? - Celle dont on devait demander la main pour toi. - Ah, la fameuse demande en mariage. Ah, ah, ah, quand j'y repense ! Fella sourit. - Tu peux dire que cela t'a porté bonheur puisque c'était une occasion pour moi de plaider ton cas auprès de maman. - Tu es sublime petite sœur, tu fais tant de choses pour moi et Hadjer. Au fait, pour qui fais-tu tout ça, pour Hadjer ou pour ton nigaud de frère ? - Mais pour les deux, pardi ! Je veux vous voir heureux. - Hum… et quand penses-tu pouvoir te rendre avec mère chez les parents de Hadjer ? - Le week-end prochain. Cela te va ? - Oui, très bien. Fort heureusement que je n'ai pris aucun engagement sérieux pour mes affaires cette semaine. - Bien. Alors, dès demain je mettrais Hadjer au courant. Elle aussi devrait d'une manière ou d'une autre préparer ses parents à vous recevoir, du moins sa mère. - Oui, je te laisse le soin de tout planifier petite sœur. Tu te débrouilles tellement bien ! - Et qu'aurais-je en contrepartie ? - Un très beau cadeau de ma part. - Par exemple ? - Je ne sais pas ce qui te feras plaisir, parfum, un bijou... - Non, j'ai des parfums et des bijoux. Je veux autre chose… - Quoi ? - Une belle bagnole. Hein grand frère, tu ne vas pas me refuser ça surtout si les choses s'arrangent pour toi. - Un véhicule ! - Oui, un quatre-roues. - Mais dis-donc, tu me prends pour la Banque centrale ? - Non je te prends pour Kamel, mon grand frère qui veut épouser une jolie fille et qui a eu recours à mes services. Je sais aussi que tu n'es pas la Banque centrale, mais que ton propre compte bancaire fera des envieux. Kamel se gratte la tête. - Comment le sais-tu ? - Très simple. N'est-ce pas toi qui m'avais dit que tu voulais acheter des magasins au centre-ville pour lancer une nouvelle activité. - J'ai dit ça, moi ? - Oui, et bien plus. Tu m'avais confié que tu avais assez d'argent maintenant pour penser à l'achat d'un bel appartement si jamais tu te mariais. Et que tes affaires là-bas marchent à merveille. Alors, grand frère, pourquoi veux-tu sanctionner ta pauvre sœur ? - Hum, je vois, tu as déjà pris les choses à ton avantage. Après tout, t'es une femme. Et une femme bien malicieuse. - Alors, j'attends la réponse ? Yasmina Hanane (À suivre)