“Avant d'aller à une monnaie unique, il faut d'abord aller vers des critères de convergence. La monnaie unique n'étant qu'un aboutissement et non un préalable”, a estimé le président de l'Association algérienne des banques et établissements financiers (ABEF), M. Mohamed Djellab, la proposition de création d'une monnaie unique entre les pays du Maghreb, formulée lors des travaux de la 12e Conférence euro-méditerranéenne portant sur le thème “les services financiers et bancaires au cœur de la transition”, organisée les 20 et 21 février à Bruxelles. Des experts financiers algériens estiment, par ailleurs, que “la levée des obstacles à la circulation des capitaux dans certaines régions du sud de la Méditerranée, notamment le Maghreb, ne bénéficierait pas à certaines économies”. Pour les tenants de cette option, “il faut remplir un certain nombre de préalables et de convergence économique, c'est-à-dire, que les secteurs soient au même niveau de développement”. L'Algérie, estiment-ils, “place tout d'abord le développement des économies et des systèmes bancaires internes avant d'envisager une déréglementation large des mouvements des capitaux interpays et interrégions”. Sur un autre point, la Banque Mondiale a évalué positivement la mise en œuvre des réformes financières dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). “Tous les pays de la région se sont engagés dans des réformes de leur secteur financier et de leur climat des affaires afin de créer les conditions d'une croissance soutenue et durable, bénéficiant à une plus large frange de la société”, a indiqué, jeudi passé à l'APS, une représentante de la BM, Mme Zoubida Allaoua, en marge des travaux d'une Conférence euro-méditerranéenne sur la transition économique. Pour elle, le défi actuel est de “développer les ressources humaines capables de gérer un secteur financier de plus en plus intégré au marché global, et d'identifier les risques inhérents dans un système financier dominé par les banques privées qui, sous l'impulsion d'une compétitivité croissante, sont amenées à innover pour prendre des risques”. En ce qui concerne le système de paiement, la représentante de la BM a constaté que des progrès sont enregistrés en citant le cas de l'Algérie à travers le lancement réussi du système ARTS (Système de paiements de gros montants en temps réel) et le projet de la Centrale des risques que la Banque d'Algérie envisage de mettre en place dans les mois à venir. Concernant le secteur privé, elle a indiqué que des pays de la région ont opté pour un programme de privatisation de leurs banques et compagnies d'assurances, alors que d'autres ont privilégié l'installation des filiales de banques étrangères. Elle a, néanmoins, constaté que “même si l'évaluation est positive, il reste que l'accès des PME au financement (notamment bancaire) de leurs investissements demeure difficile”. R. E.