Le centre de vieillesse de la Plaine Ouest d'Annaba abrite 94 pensionnaires dont la majorité sont des hommes. Sur ce chiffre, 75% bénéficient de pension de retraite et ont une famille qui pourrait les prendre en charge. Pour le responsable de cette institution, l'abandon des vieux parents par leurs enfants ne relève pas de problèmes matériels, mais bel et bien du désir de se débarrasser de ces veilles personnes devenues encombrantes pour leur confort personnel. Pis, certains fils ou beaux-fils, toute honte bue, pointent à l'asile chaque fin de mois pour emmener leur parent à la poste et empocher la pension de retraite de ces malheureux, qu'elle soit importante ou pas. Cette attitude inconcevable a fait réagir ce fonctionnaire, qui avoue “avoir failli en venir aux mains” à plusieurs reprises, devant de tels actes. “Cette attitude démontre que ces personnes ne répondront peut-être pas aux nouvelles dispositions ministérielles, dont on attend le décret d'application, allant dans le sens de l'incitation des familles à reprendre leurs géniteurs dans leurs foyers et les laisser finir leurs jours dans la sérénité.” Les pouvoirs publics doivent aussi revoir les modalités de prise en charge de ces retraités abandonnés. Il est inadmissible que les charges reviennent à l'Etat alors que des descendants, sans scrupules, bénéficient de leurs pensions. En attendant, les vieillards de l'asile de Annaba, qui vivent dans des conditions correctes en ce qui concerne la prise en charge, se trouvent cependant dans un véritable mouroir, car ils meurent d'ennui, loin de la chaleur familiale dont ils ont particulièrement besoin, arrivés au crépuscule de leur vie. Hafiza M.