Le sous-secrétaire d'Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord David Welsh est attendu, aujourd'hui à Alger, pour une visite officielle de deux jours destinée à “renforcer le partenariat” entre l'Algérie et les Etats-Unis. Selon un communiqué de l'ambassade américaine à Alger, le principal conseiller de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice doit s'entretenir, au cours de son séjour en Algérie, avec des responsables algériens de “plusieurs questions bilatérales et régionales”. L'ambassade US à Alger n'a pas donné davantage de précisions. Elle a seulement précisé qu'avant Alger, David Welsh doit effectuer une visite similaire à Rabat. À première vue, l'émissaire américain a été dépêché dans la région du Maghreb pour discuter du problème du Sahara occidental à une ou deux semaines d'un quatrième round des négociations entre le Maroc et le Front Polisario sur l'avenir de ce territoire, du 11 au 13 mars à Manhasset, dans la banlieue de New York. L'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU Peter Van Walsum avait reconnu, le 11 février, qu'il n'avait “pas encore de solution” au conflit du Sahara occidental, à l'issue d'une tournée dans la région qui l'a conduit en Algérie, au Maroc, dans les camps de réfugiés sahraouis et en Mauritanie. M. Van Walsum ajoute qu'il ne “voulait pas donner de faux espoirs et que tout va s'arranger au quatrième round” de pourparlers prévu du 11 au 13 mars. L'Algérie et la Mauritanie assistent aux négociations en qualité de pays voisins du Maroc et du Sahara occidental. Trois premières sessions de négociations entre le Maroc et le Polisario s'étaient tenues en juin et en août 2007 et en février 2008, également à Manhasset, sans permettre d'avancer vers une solution de compromis. David Welsh devrait également évoquer avec ses interlocuteurs algériens des questions en suspens, notamment celle des Algériens détenus dans la prison américaine de Guantanamo. Dix-sept Algériens sont toujours en détention au centre de Guantanamo. Une délégation algérienne de haut niveau s'est rendue sur place l'année dernière et a confirmé leur identité. Washington souhaite remettre aux autorités algériennes ses ressortissants détenus à Guantanamo dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, en conditionnant cette offre par la garantie qu'ils ne subiront pas de “mauvais traitements” en Algérie et qu'ils ne retourneront pas à l'action terroriste. Alger estime que ces deux conditions constituent une immixtion dans ses affaires intérieures. David Welsh, dont c'est la deuxième visite en Algérie depuis mars 2006, sera reçu par le président Abdelaziz Bouteflika avant son départ d'Alger. Les visites de hauts responsables américains en Algérie se sont multipliées ces dernières années. La dernière en date, celle de la conseillère du président George W. Bush pour la sécurité intérieure et la lutte antiterroriste, Frances Frago Townsend, en juillet 2007. Mme Townsend avait alors discuté avec le président Bouteflika de “la coopération bilatérale avec ses différents volets, notamment économique, sécuritaire, de lutte contre le terrorisme entre l'Algérie et les Etats-Unis”. Washington réclame l'appui d'Alger à sa stratégie de lutte contre le terrorisme en Afrique, axée essentiellement sur l'installation d'un commandement central (Africom) sur le continent. En janvier, une responsable américaine avait précisé que Washington n'avait jamais demandé à Alger d'installer une base militaire sur son territoire. L'Algérie avait dès le départ récusé toute idée d'installation de l'Africom sur son territoire, en affirmant que “l'installation de bases étrangères sur son sol serait incompatible avec sa souveraineté et son indépendance”. R. B.