L'“émir” national du GSPC, Abdelmalek Droukdel, alias Abou El-Mossâab Abdelouadoud, figure fort probablement parmi un important groupe terroriste encerclé depuis quelques jours dans le massif forestier situé entre la localité de Zekri, dans la wilaya de Tizi Ouzou et Béni K'sila, dans la wilaya de Béjaïa, a-t-on appris de sources généralement bien informées. Selon notre source, la présence de l'“émir” national de cette sinistre organisation affiliée à la nébuleuse d'Al-Qaïda serait même à l'origine de la vaste opération de ratissage déclenchée par les forces de l'ANP depuis une semaine entre Zekri et Béni K'sila. Une opération d'ailleurs tellement importante que l'armée a mobilisé un arsenal militaire des plus importants. Plusieurs milliers de soldats, environ 9 000 ou 10 000 soldats, selon notre source, une artillerie des plus lourdes, appuyée par les hélicoptères de combat qui ne cessent d'ailleurs de pilonner toute la région de façon très intense, notamment ces trois derniers jours. Des moyens à vrai dire justifiés lorsque l'on sait qu'il s'agirait peut-être de la fin d'une organisation, qui a semé la terreur durant plusieurs années, et qui est en jeu durant cette opération. Mais toutefois, cette opération en cours dans le massif forestier allant de Zekri jusqu'à Béni K'sila et qui s'étend jusqu'à la région de Yakourène et l'Akfadou n'est pas sans rappeler l'opération déclenchée durant le mois de juillet 2007, et au cours de laquelle Abdelkehar Benhadj, fils du numéro 2 de l'ex-FIS dissous, a été annoncé comme encerclé parmi un groupe d'une soixantaine de terroristes du GSPC, mais qui s'est achevée un mois après en queue de poisson laissant médias et citoyens sur leur faim, puisqu'aucun résultat n'a été finalement annoncé. Le même suspens d'ailleurs a été gardé lors de l'opération lancée dans le maquis d'Amejoudh, entre les deux localités de Mâatkas et Boghni. Pour rappel, lors de cette opération, des milliers d'oliviers ont été détruits sous le silence des citoyens qui espéraient, malgré ce sacrifice, récolter un climat de sécurité, mais sans qu'à la fin ne soit annoncé le bilan tant attendu. S'agissait-il d'une défaillance dans l'opération qui a permis aux terroristes de fuir les mailles des services de sécurité, ou bien seulement d'une défaillance de communication de la part des services de sécurité ? ne cesse de s'interroger encore le citoyen de la région. Cette fois encore, l'opération d'envergure lancée à l'extrême est de la wilaya de Tizi Ouzou polarise à nouveau l'actualité dans la région, voire nationale à présent qu'il s'agit du premier responsable d'Al-Qaïda au pays du Maghreb, dont la présence paraît d'autant plus vraisemblable lorsque l'on sait que les mouvements de ce chef terroriste, qui est en outre celui qui a imposé à ses troupes le recours à l'attentat kamikaze et à la voiture piégée, ont été signalés depuis au moins trois mois au niveau de la frontière de la wilaya de Tizi Ouzou avec Béjaïa. Il est à noter que l'explosion des deux bombes, mardi dernier, sur la RN12, non loin du village Tizi Tghidhet, dans la localité de Yakourène a fait six blessés parmi les militaires, et dont deux dans un état grave. Pour rappel, les deux explosions ont eu lieu de façon quasi simultanée, vers 17h, au passage d'une patrouille militaire chargée d'assurer la sécurisation du tronçon qui devait être emprunté dans la même soirée par des citernes de carburant servant à alimenter des campements militaires situés à quelques kilomètres du lieu de l'explosion des deux bombes. Samir LESLOUS