Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a été clair hier à propos du traitement du dossier des Algériens détenus à Guantanamo : “Nous allons traiter ce dossier dans le cadre des accords contractés en remettant à la justice algérienne ceux qui sont coupables et en laissant ceux qui n'ont aucun problème avec la justice de rentrer chez eux. Il n'y aura pas d'extinction des poursuites.” C'est ce qu'il a expliqué hier, en effet, en marge de la séance plénière du Conseil de la nation lors de l'ouverture de la session de printemps du Parlement. Il ajoutera à ce sujet qu'“un groupe de travail a été mis sur pied pour prendre en charge l'affaire des Algériens détenus à Guantanamo, et s'est rendu sur place pour vérifier l'identité des détenus qui ont déclaré être Algériens”. “Le groupe de travail a, en effet, confirmé l'identité de 17 Algériens”, a expliqué encore le ministre. Interrogé au sujet des déclarations de David C. Welch, secrétaire d'Etat adjoint américain en visite fin février dernier en Algérie, et qui avait souhaité que les Algériens détenus à Guantanamo ne devraient pas verser dans le terroriste une fois de retour en Algérie, le ministre de la Justice indiquera que “nous travaillerons dans le cadre des accords conclus, mais loin des pressions et des dictées”, tout en ajoutant que le responsable américain “n'a exprimé qu'une demande”. Aussi, lors d'une récente sortie médiatique, le ministre de la Justice avait expliqué, s'agissant des détenus algériens à Guantanamo ayant des démêlés avec la justice, que “leur procès se déroulera en Algérie, conformément à la loi algérienne, dans le cas où ils seraient reconnus coupables d'un quelconque crime sans condition ni contrainte de quelque partie que ce soit”, a-t-il souligné. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, de son côté avait indiqué récemment que l'Algérie “n'exclut pas la libération prochaine des Algériens détenus à Guantanamo”, avant d'annoncer, que l'Algérie et les Etats-Unis “négocient les conditions de mise à la disposition de ces détenus aux autorités de leur pays”. “À ce jour, les choses sont considérées comme bien avancées, mais ne sont pas finalisées totalement”, avait-il relevé. N. M.