Sur le nombre des détenus algériens à l'étranger, le ministre n'avance aucun chiffre. M.Belaïz Tayeb, ministre de la Justice, garde des Sceaux a, dans un point de presse animé au tribunal de Messaoud Boudjriou (ex-St-Jean) éludé la question relative à la situation des détenus algériens de Guantanamo, en réitérant tout simplement ses déclarations de la veille. «Le dossier sera traité en fonction des accords contractés. C'est à la justice algérienne de trancher quant à ceux qui sont coupables ceux qui n'ont aucun problème pourraient en tout état de cause rejoindre leurs familles». Le ministre a souligné que la commission qui s'est rendue à Guantanamo a rendu compte de sa mission en confirmant l'identité de 17 Algériens qui pourraient éventuellement rentrer au pays si tel était leur désir. Sur le nombre des détenus algériens à l'étranger, le ministre n'avance aucun chiffre, soulignant que chaque pays est souverain et est dans ses droits les plus absolus d'appliquer sa législation. Au plan interne, le ministre a, néanmoins brossé un tableau sur la situation des détenus en Algérie. «Le traitement des prisonniers est relatif à une théorie sociale, leur liberté est certes, conditionnée, mais ils ont droit à une éducation et une instruction, qui devraient leur permettre, à la sortie, de reprendre le cours d'une vie normale.» a-t-il déclaré. Le ministre a, dans ce contexte, insisté sur le fait, et c'est d'ailleurs l'objectif de l'Etat, de réintégrer les détenus dans la société. Il dira que 37.000 prisonniers poursuivent des formations professionnelles au sein même des centres pénitenciers. 314 ont réussi à poursuivre des études supérieures dont trois ont présenté leur doctorat (DEA). Sur le chapitre relatif au crime organisé, le ministre avoue que la criminalité n'est pas le propre de l' Algérie et constitue une véritable menace pour la société. Le ministre a longuement expliqué que les réseaux qui s'adonnent à des activités criminelles, utilisent aujourd'hui la technologie. C'est justement pour cette raison que l'Etat a élaboré le projet d'installer des pôles judiciaires comme celui inauguré, hier, par le ministre à Messaoud Boudjriou. Ses attributions de compétences territoriales englobent 17 wilayas. La spécificité de ce pôle donne au représentant du ministère public (procureur général) des compétences très larges, lui permettant d'intervenir dans n'importe quelle wilaya, s'agissant notamment de terrorisme, corruption, contrebande, blanchiment d'argent et de trafic de drogue. Dans ce contexte, le ministre déclare que 80 magistrats vont être formés à l'étranger dans ce sens. L'objectif de l'Etat, selon le ministre, est d'éliminer la corruption. Et d'ajouter que plus de 90% des magistrats ont été mobilisés pour combattre les magistrats corrompus. Sur sa lancée, le ministre affirmera que le terrorisme et la corruption vont de pair et qu'il n'y a aucune différence entre les deux phénomènes. Interpellé sur l'affaire du magistrat de Sétif, pris en flagrant délit de corruption, le ministre, mettant à profit la présence de la presse, a demandé que le mis en cause soit condamné à la peine maximale. Sur un autre volet, le ministre a abordé la question relative aux augmentations des salaires des magistrats qui, a-t-il déclaré, «sont considérables».