Après étude et examen de la situation des deux sociétés algériennes du ciment, en l'occurrence Hadjar Essoud de Skikda et celle de Sour El-Ghozlane, la partie italienne en charge de la gestion pour quatre années à partir du premier du 1er février dernier, à savoir Buzzi-Uniem, a retenu le maintien à la tête de l'entreprise les deux ex-PDG, les ayant estimés hautement compétents. Néanmoins certains hauts responsables se sont opposés à cette proposition, apprend-on de source sûre. Cependant, la partie italienne n'a pas baissé les bras. Elle a défendu sa position en faisant appel à des bureaux d'avocats nationaux et internationaux, lesquels semblent se heurter pour le moment à un refus inexplicable et inexpliqué, selon toujours nos sources, qui signalent, d'autre part, que ce problème en question a été posé à la tutelle pour prise de décisions. Pour sa part, la partie italienne affiche clairement sa position concernant leur politique de gestion des usines acquises de par le monde (Mexique, Thaïlande, Europe, Turquie, etc.), à savoir “laissez les nationaux prendre en charge tout le volet de gestion, surtout lorsqu'il s'agit de responsables ayant déjà prouvé leur savoir-faire”. Approchés dans ce contexte, des cadres de l'entreprise de Hadjar Essoud ont indiqué qu'il est aberrant que les compétences nationales soient reconnues et acceptées par des grandes entreprises internationales, mais bafouées par nos responsables. Pour beaucoup d'entre eux, “cela explique tous les problèmes de la fuite des cerveaux et le découragement des gestionnaires et hauts cadres algériens”. Contactés par nos soins, les Italiens ne semblent pas, dans ce contexte, lâcher prise. Ils ont affirmé qu'ils maintiennent leur position et présenterons un nouveau dossier confectionné par ses avocats pour démontrer et prouver à la fois qu'il n'y a aucune incompatibilité avec l'ordonnance avancée. Pour rappel, la société italienne Buzzi-Unicem, l'un des leaders mondiaux en matière de production de ciment, a pris à compter du 1er février 2008, le contrôle total de la gestion de la cimenterie de Hadjar Essoud. Elle a accédé au capital de ladite société à hauteur de 35%, soit avec un apport de l'ordre de 58 millions d'euros, sachant bien que l'entreprise algérienne a réalisé, en 2007, un bénéfice de plus de 110 milliards de centimes, soit près de 48%, en excédent brut d'exploit sur chiffre d'affaires, estimé à quelque 320 milliards de centimes, selon des sources syndicalistes. Ce ratio a placé la cimenterie de Hadjar Essoud, en dépit de ses capacités théoriques de production limitées (900.000 tonnes/année), comme étant la plus performante en Algérie et l'une des plus concurrentes à l'échelle planétaire. B. BADIS