Cet opérateur égyptien était en fait l'un des deux anciens actionnaires à part égales aux côtés d'Orascom Télécom Algérie, il vient ainsi reprendre Lacom entièrement à son compte. Il ne s'agit nullement d'un consortium jordano-saoudien, comme annoncé préalablement, mais tout simplement d'Egypt Telecom, l'un des deux anciens actionnaires qui vient ainsi de racheter entièrement Lacom, l'opérateur privé de téléphonie fixe en Algérie et fournisseur d'accès à Internet. L'annonce a été faite mercredi dernier par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemâa Haïchour, et certaines sources bien informées attestent que ce changement remonte à la dernière visite en Algérie de Tarek Kamel, ministre égyptien de la Communication et des Technologies de l'information, durant la première quinzaine de février dernier. Une visite d'ailleurs très peu médiatisée qui s'est traduite par la concrétisation d'une sortie de crise pour Lacom. Une réunion interne à cette entreprise s'en est tout de suite suivie, nous affirme-t-on. Il a été question même de rappeler les anciens employés de cette entreprise en proie à des déboires financiers. Il a fallu en conséquence de nombreux mois avant que le sort de Lacom soit définitivement scellé, et les pouvoirs publics algériens décident, selon toute vraisemblance, du moment opportun pour en faire l'annonce pour des considérations purement techniques comme l'ont laissé entendre certaines parties concernées. Lacom était une société mixte de droit algérien associant à parité égale (50/50) l'opérateur égyptien de téléphonie mobile en Algérie Orascom et l'opérateur historique égyptien Egypt Telecom, et ce, depuis 2005. Il ressort, désormais, qu'Egypt Telecom est l'unique propriétaire de ce second opérateur de téléphonie fixe aux côtés d'Algérie Télécom. Mais le nouveau propriétaire saura-t-il faire mieux pour éviter le flop de Lacom qui n'a pas été sans impact sur un grand nombre de salariés, sur les abonnés et sur tout l'échiquier de la téléphonie fixe nous ramenant encore une fois à une situation de monopole. Cette déconfiture est due, selon le ministre, au “mauvais choix stratégique effectué par l'entreprise” qui, rappelons-le, a connu une véritable descente aux enfers suite au conflit sur les conditions d'exploitation du réseau entre Orascom (OTA) et l'Autorité algérienne de régulation (l'ARPT). D'autres observateurs avertis expliquent justement le mauvais départ de Lacom par les conditions d'acquisition même si d'autres encore voyaient en l'alliance public-privé d'Orascom et Egypt Telecom un remake du succès fulgurant de Djezzy, surtout que le taux de branchement des ménages demeurait en deçà des besoins identifiés. Un terrain favorable qui devait s'ajouter à l'atout de la connaissance du marché algérien acquis par OTA qui n'a, cependant, pas fonctionné pour cause d'une cohabitation qui, selon des indiscrétions, n'a pas fait bon ménage. Des spécialistes expliquent, par ailleurs, la faillite de Lacom incombant la responsabilité aux pouvoirs publics algériens qui, selon eux, avaient très mal jaugé le marché algérien de la téléphonie fixe qui n'était tout bonnement pas prêt pour une ouverture. À noter que Lacom, qui avait acquis la licence d'exploitation pour 65 millions de dollars, était l'un des rares intéressés étrangers. L'activité de Lacom a donc démarré officiellement en 2005, mais n'a pas décollé, l'opérateur égyptien, sous-capitalisé, n'ayant pu déployer son réseau sur l'ensemble du territoire ne respectant pas ainsi le cahier des charges. En outre, le téléphone fixe a été rapidement concurrencé par le téléphone mobile qui a connu une progression exponentielle en Algérie depuis cette date mais pas seulement… Nabila Saïdoun