Le sommet du Groupe de Rio a scellé, à Saint Domingue, une réconciliation générale entre l'Equateur, la Colombie et le Venezuela, une semaine après le déclenchement d'une grave crise qui a mis l'Amérique latine au bord d'un conflit armé. À l'issue de débats parfois très vifs, Correa, le président équatorien, a finalement considéré comme dépassée la crise, déclenchée par le raid de l'armée colombienne contre un camp de la guérilla colombienne des Farc. En signe d'assentiment, Uribe s'est aussitôt levé pour aller serrer la main de son homologue équatorien, sous les acclamations des autres dirigeants latino-américains, qui se sont mis debout pour célébrer l'événement. Le président colombien a également serré longuement la main de son homologue vénézuélien Hugo Chavez, qui soutenait l'Equateur dans son conflit frontalier avec la Colombie. Nous allons faire retomber la tension et les eaux vont retrouver leur cours normal, s'est félicité Chavez, assurant que le Venezuela allait reprendre le chemin de la paix avec la Colombie. Le président du Nicaragua Daniel Ortega, un des représentants de la gauche antiaméricaine animée par Chavez, a aussi annoncé la reprise de ses relations diplomatiques avec la Colombie. Alors que certains observateurs craignaient ses diatribes enflammées, c'est finalement le président du Venezuela qui a mis le sommet sur les rails de la réconciliation. Nous allons arrêter le tourbillon que nous pourrions tous regretter, avait souligné Chavez à l'ouverture du sommet alors qu'il traitait la veille encore Uribe de criminel de guerre pour son raid militaire. Cette attaque, lancée le 1er mars contre un camp des Forces armées révolutionnaires de Colombie en Equateur, avait provoqué la mort du numéro deux de la guérilla ainsi que d'une vingtaine de rebelles. Uribe qui a justifié ce raid, dirigé, selon lui, contre l'un des plus sombres terroristes de l'histoire de l'humanité, s'était toutefois déclaré prêt à demander pardon à l'Equateur pour avoir violé son territoire. Chavez devait jeter de l'huile sur le feu en plaidant pour la reconnaissance des Farc comme force insurgée et non terroriste. Mais Chavez n'est pas si bouillonnait qu'il en donne l'air, il sait également faire preuve de pragmatisme. D. B./Agences