Mme Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, a réclamé hier à partir de Boumerdès, où elle a animé un meeting populaire à l'occasion de la Journée mondiale de la femme (8 Mars), au secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, “une présence plus accrue” et non moins palpable de la gent féminine au sein des hautes instances de la puissante centrale. “Au 11e congrès (de l'UGTA prévu prochainement, ndlr), nous voulons que les femmes y participent en force”, dira-t-elle, tout en prenant le soin de ne pas brusquer le patron de la Centrale syndicale en lançant d'un ton amusé et sérieux à la fois : “Pourvu que mes amis de l'UGTA ne m'en veulent pas trop !” Selon Louisa Hanoune, qui prône plus de considération pour la frange féminine loin des clivages et des contraintes auxquels elle se heurte dans sa vie quotidienne, se targue du fait que “nos femmes n'ont de cesse de prouver leurs aptitudes de gouvernance mais aussi de gestion”, et les exemples pour cela sont légion. “Les femmes, on les trouve dans les administrations publiques, dans le privé, dans les postes les plus sensibles, mais aussi dans les universités et les établissements scolaires”, fait observer Mme Hanoune, mais le regard de la société sur elle ne change toujours pas. Un regard réducteur, selon Mme Hanoune, qui n'a plus lieu d'être. Par ailleurs, Louisa Hanoune s'est exprimée sur le code de la famille de 1984 et sur celui amendé en 2005, et dira, à ce propos, que l'ancien code de la famille avait été “élaboré sur la base de contraintes induites par les circonstances de l'époque, la crise économique notamment”. Ce qui a pour effet, poursuit la SG du PT, de rétrécir le champ des libertés de la femme. Néanmoins, toujours selon Mme Hanoune, cela n'a pas empêché que des femmes soient jetées en prison pour leurs idées en citant, au passage, son propre cas ; elle qui a fait de la prison, mais cela ne l'empêcha guère, témoigne-t-elle, de continuer son combat pour plus d'émancipation de la femme au sein de la société sur tous les plans (social, politique et culturel). Mme Hanoune s'est interrogée sur le fait que l'amendement “révolutionnaire” ayant touché le code de la nationalité, lequel donne le plein droit à une femme algérienne de donner sa nationalité à son enfant issu d'une union avec un époux de nationalité étrangère, n'a suscité aucune levée de boucliers, alors que certains amendements du code de la famille intervenus à la faveur du code amendé de 2005, suscitant aussi bien incompréhension que colère, n'ont pas été décriés par quelque partie que ce soit. M. T.