Soltani sera-t-il élu par le conseil consultatif ou va-t-il céder cette prérogative aux 1400 congressistes? La question sera tranchée le 29 avril. Dernière ligne droite avant le congrès. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) réunira son conseil consultatif pour la dernière fois ce jeudi. Cette rencontre extraordinaire permettra, selon le porte-parole du parti, M.Djemaâ, d'élire le président du bureau du congrès et les six autres membres. On procédera après à l'élaboration du règlement intérieur avant de passer à l'essentiel. Il s'agira de la finalisation des trois résolutions qui seront débattues durant les trois jours du congrès. Selon les informations recueillies par L'Expression, les débats risquent d'être très chauds étant donné que les propositions retenues sont sujettes à polémique. «Les projets de résolution reflèteront les propositions de la base qui a été largement consultée durant les congrès de wilaya dont le dernier s'est tenu dimanche à Alger. Cela reflète, ajoute notre interlocuteur, l'esprit d'ouverture et de démocratie dans lequel le MSP a préparé ce rendez-vous important.» La première résolution concernera la loi organique du parti. A ce niveau, quatre problématiques sont retenues. La plus importante a trait à l'élection du président du parti. Est-ce que ce dernier sera élu par les 208 membres du conseil consultatif comme arrêté par l'actuel statut du parti ou faudrait-il céder cette prérogative aux 1400 congressistes? «Les avis sont partagés tant les enjeux sont grands. Nous n'avons pas fait le décompte sur les opinions des uns et des autres. L'on en saura davantage le jour du congrès», atteste notre interlocuteur. L'autre interrogation retenue par la première résolution qui n'arrête pas de faire couler beaucoup d'encre, est en rapport avec l'avenir du prochain président de la formation islamiste au sein du gouvernement. La jonction entre la Présidence et le portefeuille ministériel réduit la «liberté d'action du premier responsable du parti et le met souvent dans la gêne. Cela, pensent beaucoup de militants, ne peuvent qu'influencer les orientations politiques du MSP», continue notre source. Notons que cette proposition a soulevé l'ire des proches de M.Bouguerra Soltani, président du parti et ministre d'Etat sans portefeuille. Ils en ont déduit une volonté délibérée d'exclure le successeur du cheikh Nahnah de la course du 29 avril. «Si la proposition est retenue, elle doit être élargie au ministre» estime un proche collaborateur de Soltani. Parmi les autres nouveautés attendues, l'on retiendra essentiellement l'élection de deux vice-présidents au lieu de trois. L'avenir du Mouvement de la société pour la paix (MSP) au sein de la coalition gouvernementale sera le point nodal du 4e congrès du parti. Les congressistes feront le bilan de la participation de la formation dans les institutions de l'Etat. Le gouvernement en premier lieu. Ce point sera débattu à la faveur de la deuxième résolution qui concerne la politique générale. «Sur ce point aussi, les avis sont partagés. Mais il est vrai que la majorité plaide pour l'Alliance gouvernementale avec quelques rectifications dans la manière de la gérer.» Le rapprochement MSP-pouvoir n'est pas très apprécié par un nombre non négligeable de militants et de cadres, qui ont vu, en cette démarche, une tentative de dévier le parti de sa ligne politique. Parmi les opposants, l'on retient principalement le nom de M. Madjid Menasra, l'un des candidats à la présidence du parti. «Le congrès ne va pas faire une fixation sur cette Alliance gouvernementale, mais il faut reconnaître qu'on ne peut pas occulter cette importante question», précise notre interlocuteur. Par ailleurs, le troisième projet de résolution traitera de la politique éducative au sein du parti, à travers la formation des élus et la gestion des ressources humaines. Concernant les candidats à la présidence du parti, le porte-parole du MSP reconnaît que la course se jouera entre trois personnalités. MM.Bouguerra Soltani, Abdelmadjid Menasra et Abdelhamid Belbar, sénateur. Enfin, notre interlocuteur atteste que la question de la révision de la Constitution «sera certainement débattue durant le congrès.»