Le calvaire des Algériens détenus en Libye, des harragas pour la plupart, semble avoir connu son épilogue grâce à l'intervention directe du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui a répondu ainsi à l'appel du président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme Farouk Ksentini. Celui-ci avait, en effet, saisi le chef de l'Etat sur ce dossier après les plaintes des familles de ces jeunes. La médiation du Président Bouteflika se serait soldée par la libération de 52 personnes qui ont été graciées par le président Mouammar Al-Kadhafi. C'est du moins ce que nous avons appris hier auprès de la Commission Ksentini. Ce premier contingent fait partie de ces centaines de jeunes qui ont tenté, à un moment ou à un autre, d'atteindre le sol italien à partir des côtes libyennes, mais sans y parvenir. Beaucoup, en effet, échouent pour diverses raisons de gagner leur destination et se retrouvent entre les mailles des filets des services de sécurité libyens qui n'hésitent pas à leur faire subir les pires sévices. Récemment, un rapport confidentiel de l'agence européenne Frontex pour la sécurité et les frontières extérieures de l'UE consacré à un plan de coopération avec la Libye, indique que “53 842 immigrants ont été arrêtés et déportés en Libye en 2006 et plus de 60 000 migrants et réfugiés, de différentes nationalités, étaient détenus dans les prisons libyennes en mai 2007”. Et parmi eux beaucoup d'Algériens. Si aujourd'hui l'intervention du président de la République a pu aboutir à la mise en liberté de cette cinquantaine de jeunes, elle ne peut qu'être saluée, il est loisible de s'interroger sur le sort des autres personnes toujours incarcérées dans les geôles libyennes. H. S.