Le forum d'El Moudjahid a accueilli, hier, l'Union nationale des sages-femmes algériennes (Unsfa). Cette branche syndicale affiliée à l'UGTA est exclusivement féminine. Mme Akila Guerrouche, présidente de l'association, a d'ailleurs précisé que “cette conférence de presse était pour les sages-femmes une occasion de fêter la Journée de la femme”. Forte de 1 500 adhérentes, l'Unsfa qui existe depuis 2003 a activement participé à l'élaboration du projet du nouveau statut particulier de la profession. “Nous mettrons au monde le statut particulier sans grève ni protestation”, dira Mme A. Guerrouche après un véritable réquisitoire contre les autres branches syndicales, notamment le Snapap qu'elle accuse de se soucier uniquement des salaires et d'avoir recours au débrayage de manière abusive. Selon elle, “la contestation ne s'arrête pas au salaire, elle doit concerner les problèmes rencontrés dans l'exercice de la profession et c'est ce que nous avons fait durant les sept mois qu'ont duré les négociations”. La présidente de l'Unsfa précisera, en outre, que le nouveau statut particulier a été amélioré sur tous les points qui posaient problème à l'exercice de ce métier. Cette nouvelle mouture prendra en compte la pénibilité de cette profession, le droit à l'avancement, le passage à 12 échelons, le droit à la formation continue, une rallonge d'une année dans le cursus de formation initiale, mais surtout une délimitation stricte des attributions du corps. Ce dernier point a toute son importance car selon Mme A. Guerrouche, “une sage-femme sur deux a eu ou a encore affaire à la justice, ce métier attire de moins en moins de candidates à cause des sanctions qui pèsent sur celles qui l'exercent”. Toujours selon elle, “le nouveau statut particulier va mieux protéger les sages-femmes qui sont à peine plus de neuf mille en exercice alors que 80% des naissances sont assistées par ces dernières”. Par ailleurs, les conférenciers ont dénoncé l'émergence d'une sorte de lobbies imposés par les médecins et le personnel paramédical et ce au détriment de la profession de sage-femme pourtant importante, notamment pour le suivi et la prise en charge des grossesses à risque. Amina Hadjiat