Projet Un conseil de l?ordre de la sage-femme est inscrit dans le programme de l?Union nationale des sages-femmes algériennes (Unsfa). C?est ce qu?a annoncé, hier, Akila Guerrouche, présidente de l?Unsfa, au forum d?EI Moudjahid. «A l?intérieur du pays, précise-t-elle, des sages-femmes sont poursuivies en justice pour fautes médicales. Il y en a même qui sont emprisonnées. Par ailleurs, il faut savoir qu?il n?existe qu?une seule personne habilitée, à travers le territoire national, à expertiser ces sages-femmes, accusées de fautes médicales», mais elle «n?a jamais été sollicitée à cette fin». Pour étayer ses propos, Mme Guerrouche a cité le cas d?une sage-femme enceinte et emprisonnée à Djelfa, pour faute «médicale». Or, ce type de faute ne peut être imputé à la sage- femme, puisqu?elle ne peut intervenir dans les actes médicaux. Pourtant, la présidente de l?Unsfa a noté que la sage-femme, malgré elle, est amenée à pratiquer ces actes, faute d?équipes pluridisciplinaires, notamment dans les zones rurales. C?est pourquoi, «l?Union demande, entre autres, la révision de la nomenclature des actes», ce qui garantira aux sages-femmes une couverture en cas d?incidents graves. «Face à une urgence, précise-t-elle, on ne peut attendre et temporiser jusqu?à l?arrivée du spécialiste. Sachez que dans les zones reculées, il n?y a pas d?équipements ni d?équipe médicale. La sage-femme assure l?évacuation de la parturiente vers un secteur ou un CHU mieux équipé, en cas de Grossesse à haut risque (GHR), tout en sachant qu?elle laisse derrière elle d?autres parturientes en souffrance et qu?elles risquent d?accoucher sans assistance». L?interlocutrice a relevé qu?«il y a un manque flagrant de sages-femmes». Et d?ajouter : «Les écoles ne sont pas nombreuses. Les candidates à cette formation au Sud, sont formées à Alger». En outre «la formation est de trois ans, alors qu?ailleurs elle dure de 4 à 5 ans. En France, elle passe par le tronc commun de médecine et opte pour la spécialité de sage-femme», a-t-elle indiqué. Le débat, lors de ce forum, a tourné essentiellement autour des prérogatives de la sage-femme la formation continue et la spécialisation, mais surtout les conditions difficiles dans lesquelles la sage-femme accomplit ses missions. «Elle prend en charge la vie de la maman et du bébé, une fois né. Nous ne sommes pas assistées par des puéricultrices, censées prendre en charge le nouveau-né dès la délivrance».