Invité du forum du quotidien Echourouk, Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital, a clarifié les débats, notamment relatifs à ses convictions politiques d'un homme attaché à la République, à la démocratie et à la justice sociale. Ainsi, d'emblée, il est revenu sur sa position par rapport à la réélection du président Bouteflika en 2004. Il a ainsi accusé des cercles du monde des affaires et en dehors d'avoir “volontairement déformé mes dires en propageant de fausses déclarations” sur sa position à cette époque concernant le second mandat du Président sortant. Le patron de Cevital a ainsi affirmé qu'il était contre l'immixtion du Forum des chefs d'entreprise (FCE), dont il était le vice-président, dans la présidentielle en justifiant sa position par le règlement intérieur de cette organisation qui “interdisait clairement de se mêler à la politique”. Il ajoutera qu'il a pris “une position de principe qui n'a aucune relation avec un appui ou une opposition aux projets politiques ou électoraux de quiconque”. M. Rebrab n'a pas hésité à accuser ceux qui ont, selon lui, déformé ses déclarations, de s'être fixé comme objectif de nuire aux intérêts de son groupe. Il leur incombe le gel du contrat qui le liait au port de Béjaïa et qui lui permettait d'utiliser une partie de son terrain pour ses projets d'investissement : “Ils pensaient qu'ils donnaient un cadeau pour se rapprocher du président de la République.” Il précisera que ces “harcèlements” se sont arrêtés et qu'ils ont changé d'attitude depuis les Assises nationales des architectes organisées en 2005 à l'hôtel El-Aurassi : “Ils ont vu le président Bouteflika côte à côte avec Rebrab et qu'il était satisfait de certaines réalisations du groupe Cevital.” Il n'omettra pas de préciser : “Ce n'est pas de mes prérogatives de faire des commentaires positifs ou négatifs sur le comportement politique d'une quelconque institution”, sauf si cela entre “dans le cadre d'un débat économique strictement scientifique”. L'autre volet abordé par M. Rebrab lors de ce forum a été sa position par rapport à certains partis politiques qu'il aurait financés par le passé. “Ce ne sont que des rumeurs qui n'ont aucun fondement”, a-t-il affirmé, tout en ajoutant : “Je ne suis pas un politicien, et la politique n'est pas un de mes centres d'intérêt (…) Peut-être si je n'avais pas été un homme d'affaires, j'aurais pensé à faire de la politique, mais ce n'est pas le cas.” Cependant, le patron de Cevital a tout de même affirmé qu'il a déjà aidé par le passé certains partis politiques : “Ce que je peux dire, c'est que lors d'une des élections législatives précédentes, on a effectivement accepté de s'impliquer dans la mesure du possible et dans les limites de ce que nous permet la loi, et cela en aidant certains partis politiques de tendances et de couleurs différentes dans la couverture d'une partie des frais de leur campagne électorale.” Voulant être plus explicite, il précisera que cette aide n'était pas pour des considérations idéologiques ou politiques, mais “une conviction de notre part que nous participons dans la consolidation de la pratique démocratique et du multipartisme dans le pays, et cela dans le cadre de ce que nous permet la loi, ni plus ni moins”. Il accusera, sans nommer quiconque, ceux qui utilisaient “ma présence lors de certaines occasions aux côtés de certains politiciens pour affirmer après l'existence d'une relation spéciale entre moi et certains courants précis”. Profitant de l'occasion, M. Rebrab est revenu sur les titres de presse que son groupe possède, dont Liberté à propos duquel il a averti : “Beaucoup se trompent en pensant que la ligne politique ou les orientations qui caractérisent ce quotidien représentent mes convictions.” Il sera encore plus explicite en ajoutant : “C'est ce que j'ai affirmé devant mes associés lorsqu'on a lancé le quotidien, et je l'ai répété avec les autres dirigeants ; je leur ai juste demandé de ne pas sortir du cadre général qui doit caractériser le journalisme. Après ça, ils peuvent écrire ce qu'ils veulent”, en citant les axes de ce cadre : “La défense des libertés générales, la justice, la République, un Etat moderne, les nécessiteux et éviter de toucher aux détails personnels qui sont une atteinte à l'honneur des gens.” Des clarifications plus qu'utiles quant aux convictions républicaines de ce capitaine d'industrie. S. K.