“L'alternative qui attend l'Algérie ne peut venir de l'intérieur du régime”. Six conventions régionales seront organisées par le RCD à partir du 29 mai prochain, à Alger, Tizi Ouzou, Oran, Batna, Ghardaïa et dans l'immigration. Il s'agit de la principale recommandation du conseil national ordinaire du parti, tenu jeudi dernier à la Maison du peuple UGTA. A travers cette initiative, le rassemblement compte “rendre visible et lisible la disponibilité patriotique pour en faire une majorité politique”, souligne le communiqué rendu public hier à l'issue des travaux du conseil. Le Dr Saïd Sadi, qui a présidé les travaux de cette rencontre, a mis en évidence la disponibilité de la majorité des Algériens à s'impliquer dans la construction d'une alternative démocratique en dehors du régime : “Nous voyons bien, dira-t-il, que si l'écrasante majorité des citoyens algériens se tiennent à l'écart du jeu politique et institutionnel officiel, notamment en boycottant les élections, ce n'est pas pour autant qu'ils restent silencieux”. Les Algériens, aux yeux du leader du RCD, ont dépassé la peur et “sont plus que jamais disposés à adhérer à une démarche politique démocratique et républicaine pour peu qu'ils soient sollicités de manière transparente et loyale”. M. Sadi, qui souligne le rôle fondamental du courant patriotique dans la défense des intérêts de la nation “lorsqu'il fallait faire face aux dérives”, estime qu'il est temps que ce même courant, “tenu à la marge de la décision politique nationale, passe dans une dynamique qui soit une force alternative”. Le conseil national du rassemblement s'est exprimé sur les dossiers chauds qui marquent l'actualité nationale. “Sollicités pour commenter le remaniement de l'Exécutif, nous avons refusé de nous laisser entraîner dans des commentaires précipités sur ce qui est malgré tout une évolution des rapports de force à l'intérieur du régime et, de toutes façons, l'alternative qui attend l'Algérie ne peut pas venir de l'intérieur du régime”, a martelé Saïd Sadi. Il relève, cependant, que “pour une fois, les hommes publics ne règlent pas leurs différends dans une cave et se sentent obligés de s'exprimer devant l'opinion nationale”. “Ce sont les luttes citoyennes et celles de l'opposition démocratique qui ont acculé le régime algérien à assumer ses positions politiques sous la lumière”, martèle-t-il. Aussi et pour le conseil national, “les perturbations au sommet de l'Etat qui ont accompagné le changement du Chef du gouvernement confirment une instabilité institutionnelle qui expose la nation aux plus grands dangers si l'alternative républicaine, attendue par le peuple, continue à être combattue”. Pendant que se livrent ces guerres de positions, “nos concitoyens s'enfoncent dans une régression économique et sociale alarmante”, soulignent les membres du conseil national. Dans la foulée, le parti de Sadi souligne que “le discrédit institutionnel, les scandales financiers récurrents annoncent d'autres désordres que les chantages mutuels des clans ne sauraient prévenir”. Le pays est considéré comme “durablement disqualifié aux yeux de ses partenaires”, compte tenu “de l'absence de vision économique et le blocage des réformes”, considère le parti de Sadi. Evoquant la situation en Kabylie, la déclaration du conseil national dénonce la “déstructuration de la région visant à étouffer ses traditions de luttes démocratiques”, en la soumettant à “une régression économique et sociale programmée”. Et les arguments ne manquent pas au RCD : “Les structures étatiques de la culture, des loisirs, de la jeunesse et de l'emploi ainsi que certains moyens médiatiques créés à dessein sont affectés à des relais maffieux où la corruption sert de levier politique au pouvoir”. Le leader du RCD martèle en outre qu' “il y a une volonté politique d'entretenir le bourbier kabyle pour mobiliser son potentiel électoral”. N. M. Saïd Sadi l'a révélé hier “Un document interdisant le passage de l'opposition à l'Entv” Le leader du RCD a fait une révélation de taille jeudi dernier : Il a en effet affirmé l'existence d'un document interdisant l'accès de l'opposition à l'Entv. “C'est pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante que le pouvoir donne par écrit une instruction en direction de la Télévision pour lui interdire de passer les opposants”. Dans la foulée, Saïd Sadi dira, sur un ton ironique, à propos de la conférence de presse de l'ex-Chef de gouvernement, qui a été censurée par l'Entv : “Bienvenue au club à Ali Benflis”. N. M.