Le général, directeur de cabinet à la présidence de la République, répond dans un communiqué laconique envoyé à la presse depuis la cellule d'information d'El-Mouradia. “Je tiens à affirmer de la manière la plus solennelle que je n'ai participé ni de près ni de loin à des discussions avec l'ancien Chef de gouvernement, portant sur la future échéance électorale ou sur son maintien à la tête du gouvernement. Toutes les autres allégations ne sont que mensonges”. Larbi Belkheir réplique ainsi de manière indirecte aux déclarations de Ali Benflis, rapportées par la presse mercredi dernier. Dans sa rencontre avec les journalistes, l'ex-Chef de gouvernement avait, sans citer le nom de Belkheir, parlé d'un “haut responsable à la présidence” qui l'avait reçu dans son bureau pour lui demander, contre son maintien à la tête de l'Exécutif, son soutien et celui du FLN à la candidature du chef de l'Etat dans la perspective d'un second mandat. Plusieurs journaux — dont Liberté — ont dévoilé l'identité du haut responsable en question : Larbi Belkheir. Et la réponse de ce dernier, précisément une mise au point envoyée depuis la cellule d'information de la présidence de la République, s'adresse en premier lieu aux titres qui ont cité son nom. Il dit avoir pris connaissance “avec une grande surprise des affirmations de certains organes d'information considérant que j'étais le haut responsable auquel faisait allusion l'ancien Chef de gouvernement (…) lors de sa conférence de presse”. Il est d'ailleurs utile de noter que la mise au point n'a ni en-tête (d'une institution censée être la plus haute et la plus importante du pays) ni signature (d'un haut responsable censé être, du fait de sa fonction et de son statut, le vrai deuxième personnage de l'Etat). Car, bien qu'éclaboussée, cette institution ne daigne même pas réagir de manière… solennelle et officielle. Mais y a-t-il déjà un porte-parole à la présidence ? Le démenti de Larbi Belkheir place Ali Benflis dans l'obligation d'aller au bout de son combat. Il avait promis, mardi, de révéler “prochainement” l'identité véritable du “haut responsable”. Il y va maintenant de sa crédibilité ; sa crédibilité d'homme politique, de premier responsable du parti majoritaire dans le pays et, peut-être, de futur candidat à l'élection présidentielle de 2004. Belkheir, grand adepte du travail en coulisse, accepte visiblement de concourir au dévoilement d'une partie de la face cachée de l'iceberg à travers une bataille médiatique assurément féroce. Si Ali Benflis nomme publiquement le “haut responsable”, la présidence en prendra un sérieux coup. Parce que les proches du secrétaire général du FLN n'ont pas gardé leur langue liée. Les bruits qui nous parviennent parlent bien de Larbi Belkheir. Dans sa mise au point, faut-il le noter, le directeur de cabinet de M. Bouteflika porte des accusations de mensonges à l'encontre de tous ceux qui associent son nom à l'affaire révélée par Ali Benflis. Les Algériens ont le droit de savoir qui ment et qui dit vrai. Ils sont presque les seuls à n'avoir pas de pays de rechange. L. B.