Des centaines de personnes ont été tuées dans les violences survenues au Tibet, a affirmé, hier dans un communiqué, le Parlement des Tibétains en exil à Dharmasala, dans le nord de l'Inde. “Le fait que de vastes manifestations qui ont débuté le 10 mars dans la capitale Lhassa et d'autres régions du Tibet aient entraîné la mort de centaines de Tibétains avec usage de la force (...) doit être porté à l'attention des Nations unies et de la communauté internationale”, a indiqué le communiqué du Parlement qui ne livre aucun détail sur le décompte avancé. Ce chiffre, invérifiable, est beaucoup plus élevé que celui fourni par les autorités chinoises qui ont avancé le chiffre de 13 tués. Des proches du dalaï-lama ont affirmé dimanche avoir reçu la confirmation de 80 morts. Le gouvernement chinois a rejeté, hier, l'entière responsabilité des violences à Lhassa sur des “émeutiers tibétains” qui auraient tué 13 personnes, bilan très inférieur aux 80 morts établi par les Tibétains en exil, alors que la révolte s'est propagée à d'autres régions. Le président de la région du Tibet a de nouveau averti que ces “émeutiers” avaient jusqu'à hier minuit (16h00 GMT) pour se livrer. “S'ils se rendent, ils seront traités avec clémence. S'ils donnent des informations sur d'autres personnes impliquées dans des délits, ils seront traités avec encore plus de clémence”, a dit Qiangba Puncog. “Ceux qui ont commis des crimes graves seront traités impitoyablement”, a toutefois averti ce haut responsable, lors d'une conférence de presse à Pékin. Les “émeutiers tibétains” ont tué treize personnes innocentes à Lhassa vendredi dernier, a affirmé le président de la région contrôlée par la Chine depuis 1951. “Ils ont brûlé ou frappé à mort 13 civils innocents”, a-t-il dit, sans faire état de victimes qui auraient été tuées par la police ou l'armée, comme l'affirment des groupes pro-Tibétains. Le précédent bilan officiel des émeutes de Lhassa était de 10 morts. Plus de 300 incendies ont été allumés, la plupart dans des magasins, et 56 véhicules ont été incendiés, a précisé Qiangba, affirmant une nouvelle fois que les forces de l'ordre n'avaient pas tiré de coups de feu contre les manifestants. “En tant que responsable, je peux vous assurer qu'il n'y a pas eu de coups de feu” de la part des forces de sécurité, a déclaré le président de la région du Tibet. À cinq mois des jeux Olympiques de Pékin, ces événements, qui sont les plus violents au Tibet depuis 1989, ont relancé le débat sur le boycottage. Des manifestations ont rassemblé des centaines de personnes dans plusieurs capitales européennes et à New York, samedi et dimanche, pour dénoncer la “répression” menée par les autorités chinoises au Tibet. DJAZIA SAFTA/AGENCES