La fête de la sardine était, certes, inscrite au programme de l'APW de 2007, mais aucun budget ne lui a été alloué pour qu'elle soit, finalement, annulée pour la cinquième année consécutive. On nous disait que ce n'était que partie remise en attendant des jours meilleurs. Aujourd'hui, c'est une association qui la prend en charge en la délocalisant. La ville touristique de Collo ne cesse d'être spoliée de tout ce qui représente sa mémoire historique ou culturelle. Cette cité millénaire a connu une histoire de gloire pour s'être trempée dans les grandes civilisations à différentes ères qui ont marqué les deux rives de la Méditerranée. Le témoin indéniable de cette gloire historique est le comptoir phénicien datant d'environ 400 ans avant l'ère chrétienne. La décadence de cette région, qui a fortement contribué à l'indépendance du pays du joug colonial, a justement commencé avec la réappropriation de la souveraineté nationale. Depuis, la ville économiquement prospère de par ses activités artisanales et ses sites hautement touristiques, a tourné la page pour amorcer le chemin de la décadence au point où la région, un havre de paix et de villégiature, s'est transformée en un grand bourg où la malvie est le lot quotidien des pré-insulaires. En effet, la ville de Collo et toute sa région montagneuse où habite une population extrêmement pauvre, si l'on excepte, bien sûr, ceux qui disposent d'une rente d'émigration, enregistrent certainement le record des projets non réalisés et qui traînent pour de longues années. Même les activités touristiques et culturelles ont déserté cette région qui est plongée dans une véritable léthargie, notamment durant ces cinq dernières années. La fête locale de la sardine, une activité culturelle et touristique qui, jusqu'au début des années 2000, était un évènement majeur pour l'animation de la saison estivale à Collo, a disparu des tablettes des autorités locales et de wilaya. Elle était, certes, inscrite au programme de l'APW de 2007, mais aucun budget ne lui a été alloué pour qu'elle soit, finalement, annulée pour la cinquième année consécutive. On nous disait que ce n'était que partie remise en attendant des jours meilleurs. Aujourd'hui, c'est une association qui la prend en charge en la délocalisant. En effet, cette fois-ci les échos font part que cette fête de la sardine sera organisée le 3 avril prochain par le comité national des marins pêcheurs, non pas à Collo mais à Skikda et, de surcroît, sous l'égide du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques. Ce qui n'a pas été du goût des citoyens colliotes qui voient cette fête comme une “marque déposée”, propriété de la ville. Certains considèrent cette action comme “un pillage des meubles colliotes”. D'autres félicitent les organisateurs qui ont pris l'initiative car compter sur les responsables de Collo est synonyme de consommer l'oubli définitif de cet événement. Selon le président du comité d'organisation, M. Hocine Bellout, qui est également le président du Comité national des marins-pêcheurs, “cette fête est la propriété de la wilaya et les prochaines éditions de cette fête seront organisées à Collo et ensuite à La Marsa”. Depuis que les différents locataires de l'hôtel de ville se sont lancés dans le monopole des actions de développement et de promotion de la chose touristique locale, les choses stagnent. Même durant les années dites rouges, la fête de la sardine était organisée. Les éditions les plus réussies sont celles organisées par les acteurs hors APC, comme ce fut le cas avec l'hôtel Bougaroun, à deux reprises, avec les ex-SIT et OCIT ou, encore, avec la direction de la jeunesse et des sports. Reste le grand absent, le ministère du Tourisme ! Selon un ex-organisateur, “la sardine appartient à la mer et celui qui veut en faire une thématique événementielle n'a qu'à programmer une fête à son niveau, au lieu de crier à la spoliation, essardina n'a pas de territoire !” A. Boukarine