Le ministère de l'Education nationale a associé des parents d'élèves à la Conférence nationale sur l'évaluation de la mise en œuvre des programmes pédagogiques des classes de terminale pour accélérer sa démarche. À deux mois de l'examen du baccalauréat 2007-2008, le département de Boubekeur Benbouzid veut concorder les programmes scolaires, d'une part, et définir, d'autre part, une stratégie nationale d'urgence à même d'accélérer la mise en œuvre de ces programmes et uniformiser à titre approximatif les sujets de cet examen qui a défrayé la chronique depuis septembre dernier. Et pour éviter qu'il s'apparente à un fiasco, le ministère de l'Education nationale a réuni les 48 directeurs de wilayas, les cadres du ministère, les inspecteurs d'académies et des représentants des associations de parents d'élèves pour marquer une halte et faire une évaluation sur l'avancée des programmes pédagogiques. Pris de court, notamment par le facteur temps, le département de Benbouzid, pourtant averti depuis des mois par les élèves des classes de terminale, a préféré recourir à une conférence nationale pour évaluer la mise en œuvre des programmes pédagogiques des classes de terminale. Conscient que les choses “calent” sérieusement, le ministère de tutelle a opté pour cette rencontre qui intervient par ailleurs à la première semaine des vacances du printemps, pour “chercher” une solution d'urgence, l'ultime solution pour sauver le baccalauréat 2007-2008 et éviter un fiasco. Et si les participants ont crevé l'abcès en relevant les lacunes flagrantes constatées en matière des programmes dispensés jusque-là, il est évident que le faible taux d'avancée des programmes a occupé la grande majorité des interventions lors de cette conférence. “Acceptable” dans certaines wilayas, “moyen” et “faible” dans d'autres régions du pays, notamment là où les lycées ont observé des mouvements de contestation, le taux d'avancée des programmes, à lui seul, vient une fois de plus confirmer la “bonne cause” des lycées qui ont interpellé Benbouzid. Celui-ci étant intransigeant avait alors répondu que “le baccalauréat n'est pas l'Everest et que celui qui veut obtenir son baccalauréat n'a qu'à travailler tout au long de l'année et faire un effort”. Du coup, la conférence nationale, organisée à Ouargla, a mis à nue la “première stratégie” du gouvernement et les orientations du ministère de l'Education nationale. Lesquelles stratégies et orientations ont abouti aujourd'hui à un blocage et poussé les décideurs à chercher “une stratégie devant permettre une synchronisation dans l'application des programmes” et “une concordance à travers les différents établissements scolaires du pays”, pour paraphraser les séminaristes ayant pris part à cette conférence. Mais est-ce possible, à deux mois près de la date fatidique, de concorder l'application des programmes et d'uniformiser les sujets du baccalauréat ? La question coule de source quand on sait que les retards accusés dans certaines wilayas ne correspondent guère aux avancées constatées dans d'autres. Mieux, les conférenciers, conformément aux orientations de la tutelle, ont appelé unanimement à dynamiser le rôle des comités pédagogiques et la nécessité de mobiliser les instances d'inspection pour trouver des solutions idoines, mais surtout urgentes, afin de remédier aux déficiences cuisantes en la matière. Le compte à rebours enclenché, le département de Benbouzid veut alors intensifier les cours et les programmes, augmenter les horaires de l'enseignement de la langue française, mobiliser tous les moyens financiers débloqués et associer les inspecteurs pour mieux orienter les nouvelles recrues dans le cadre des contrats du pré-emploi. Cela va sans dire que ces recommandations restent insuffisantes, sachant que les conférenciers ont appelé à des conférences régionales en prévision de la conférence nationale prévue le 15 avril prochain à Oran, troisième du genre avant l'ultime conférence prévue le 12 mai prochain à Alger. FARID BELGACEM