L'agence de notation Standard & Poor's (SP) prévoit un recul des résultats des banques françaises cette année, estimant qu'elles “comptent parmi les plus touchées en Europe” par la crise des subprimes et des marchés de crédit. La crise des crédits immobiliers à risques (subprime) aux Etats-Unis a déjà coûté 11 milliards d'euros en 2007 et provoqué une baisse de 20% du résultat brut d'exploitation des 6 premières banques françaises (Caisse d'Epargne, Banque populaire, BNP Paribas, Société Générale, Crédit agricole et Crédit Mutuel). Sans la crise, leur résultat brut d'exploitation aurait au contraire progressé de 36%. SP prévoit que 2008 sera une année moins profitable que 2007, notant que “l'importance des activités de banque de financement et d'investissement” des banques françaises les expose “à une dégradation potentielle des marchés financiers”. À travers ces activités, les banques françaises pourraient, selon SP, pâtir de “la propagation de la crise à d'autres classes d'actifs”. Les groupes très actifs dans les dérivés actions (Société Générale, BNP Paribas, Calyon) seront plus exposés à la baisse des marchés boursiers, a ajouté l'agence de notation. SP a aussi prévu “une augmentation des provisions dans les activités de grande clientèle et de financements internationaux” et n'exclut “pas la possibilité de nouvelles dépréciations d'actifs sur les métiers déjà touchés l'année dernière”. Standard and Poor's note que cette performance “médiocre” est surtout attribuable aux activités de la banque de financement et d'investissement, la banque de détail en France restant en revanche “très rentable et peu risquée”.